Recueil Courts 01 (36-46 kana / 46 / 47 ans) : disponible en version papier ou kindle
Florilège
杲
regarder drifters
à quatre heures trente du matin
hojicha miel
杲
effacer du pied
les trois rayons de soleil
dans la salle de bain
杲
haut de l’escalier
s’y asseoir comme un enfant
et penser rêver
杲
la cascade secrète
lave mon âme dans son bruit
shishigatani
杲
bureau des visas
il manque toujours un papier
le bonheur kana
杲
étendre le linge
avec le détachement
de son enfance
杲
aller au sanmon
mes yeux comme la lune vieillissent
mais ne changent pas
杲
écouter dumas
dans mon wagon-和ごん vers bizen
les thés d’autoroute
杲
et ce soir encore
le gecko ne m’accueille pas
celui du chochin
杲
une grosse figue bien froide
et un darjeeling glacé
des calligraphies
杲
comme un potier mort
avant son dernier émail
laisser des biscuits
杲
sortir il fait noir
la main cherche l’interrupteur
la nuit n’allume pas
杲
le p’tit bruit des clés
qu’on accroche derrière la porte
en rentrant chez soi
杲
la rose et l’ortie
sur la main malgré les gants
ne pas détester
杲
attendre la pluie
sur le balcon face aux cimes
lui sourire rentrer
杲
avoir le cœur sec
petit et dur et sanglant
noyau de cerise
杲
nocturne et frontale
les gouttes de résine au sol
brillent comme des diamants
杲
descendre en courant
un grand sourire comme un gosse
framboises s’arrêter
杲
l’encens et le riz
parfument le chalet en bois
les nuages froids dansent
杲
l’effet de la pluie
sur les fleurs au cœur fragile
quel est son remède
杲
l’archet des grillons
s’il était un peu plus grand
trois p’tites gouttes de pluie
杲
renonce araignée
tous les jours je dois l’ouvrir
ma porte trois points
杲
ne pas lui faire peur
au petit oiseau malade
au milieu du ch’min
杲
un gros lièvre s’assoit
pour me regarder laver
les outils à l’eau
杲
ranger l’écuelle
du chat qui ne viendra plus
monter au plateau
杲
arroser les plantes
en soirée de canicule
elles sentent sous les bras
杲
dans l’aéroport
un tout petit oiseau vole
10h porte six
杲
chercher des lucioles
au soleil de midi et
se sentir triste
杲
ko-ume me tire
la langue sous le pin du nô
l’enfance d’une shite
杲
et soudain magie
sous le sanmon du nanzen
les premières lucioles
杲
le soleil se lève
un grand rapace vole en cercle
sur le daimonji
杲
le même oiseau chante
avant les autres tous les jours
les autres lui en veulent
杲
p’tit vieux du sento
qui marche tout nu comme un clint
tiens je fais comme toi
杲
4h du matin
le jour se lève tout gris bleu
c’est l’heure des ramen
杲
la pluie près du four
et toutes les grenouilles la chante
mille degrés kana
杲
un clou de girofle
entre les dents pour copier
le sutra du cœur
杲
je t’ai entendu
avant de te ressentir
tremblement de terre
杲
tourner une terre sèche
une bonne heure et renoncer
pouvoir renoncer
杲
le gros papillon
vient observer l’arrivée
de l’ishi-doro
杲
la lumière est d’eau
et sous les arbres vivants
je la bois sans fin
杲
on étend ses mots
comme du linge propre au soleil
les miens ont des plis
杲
quand le potier claque
des mains cela fait de la
fumée de nuages
杲
sayoko un an
déjà que je n’entends plus
tes rires pourtant là
杲
le vent me réveille
je lui dis qu’il est trop tôt
il ne m’écoute pas
杲
devant yakushi
sonner le bol deux fois comme
un comptoir d’hôtel
杲
je n’aurai pas cru
un jour vouloir du cinabre
puis cuire des bols rouges
杲
une tite araignée
et un jeune papillon jaune
viennent me voir poncer
杲
descendre la kamo
sous la pluie grise et froide
corbeaux d’hanami
杲
les fleurs arrogantes
le vent les ignore en fait
il prend soin des feuilles
杲
un oiseau qui chante
uniquement sous la pluie
insomnie kana
杲
calligraphier sur
papier de verre de tous grains
la vie comme elle est
杲
mais si vous étiez
sous la neige vous seriez beaux
sakura en fleurs
杲
c’est pourtant simple
un arbre ne doit pas être rose
veuillez agréer
杲
tu peux faire du bruit
je n’ouvrirai pas les yeux
grosse pluie de 5h
杲
soufflez fort ici
vous avez trop bu n’est-ce pas
lune dans les brumes
杲
le soir se lève sur
le sanmon du nanzenji
ô ma cathédrale
杲
sur le daimonji
faire sonner deux fois le bol
et puis remercier
杲
manger un maki
sur l’engawa au soleil
pin bambou ume
杲
prends-moi fort très fort
dit la pluie au vent de mars
qui aime faire plaisir
杲
tu m’entends pollen
ça peut plus durer ainsi
il faut que atchaaa
杲
l’ami de lycée
fait toucher au vieil aveugle
les fleurs blanches d’ume
杲
savon dans les yeux
la main suit le jet d’eau chaude
et trouve le pommeau
杲
sur la tête du chauve
un petit bob en vieux jeans
dans la salle de nô
杲
comme de la poussière
lentement traversée par
le soleil la neige
杲
non même pas un chien
à serrer contre soi un
coussin noir si noir
杲
l’odeur inquiétante
des crayons hb taillés
et leur son qui reste
杲
il y a des larmes
dans les fleurs d’ume de quoi
ça ne se dit pas
杲
le feu sèche les gouttes
sur les parapluies ouverts
minuit setsubun
杲
la canne d’un aveugle
et son sourire doux lointain
au marché aux puces
杲
sortir dans le noir
pour entendre les flocons
on dirait des bulles
杲
les petits flocons
qui tombent vite me demandent ben
pourquoi tu t’agites
杲
quand le bâton dans
la neige fait ce bruit de baume
qui attend le vent
杲
je te poserai
bien sur mon tour électrique
ma lune ronde si blanche
杲
ah non désolé
l’éclipse de lune c’était hier
tant mieux j’aime pas ça
杲
pour que les chasseurs
ne me tire pas comme un lièvre
un bonnet fluo
杲
skier au ciel bleu
puis cuire des bols à la lune
prendre une douche assis
杲
les mains si froides
rallumer le poêle kana
non y renoncer
杲
trois bâtons d’encens
n’arrivent pas à t’atteindre
fromage trop fondu
杲
le son de la buche
qui chute quand le petit bois
a vécu sa vie
杲
soustraire de la pile
le morceau de bois trop beau
pour passer au poêle
杲
ouvrir le balcon
la biche s’arrête et attend
puis part doucement
杲
l’ermite sonne sa cloche
et son gong chaque fois qu’il peut
pour leur compagnie
杲
monter sur les traces
de la biche au pas si fin
ciel bleu souffle pur
杲
lance une boule de neige
dans la nuit et elle devient
la lune
杲
la neige qui tombe
sur le toit ne réveille pas
c’est pour la surprise
杲
t’es pas mort au moins
t’as l’air tout dur tout rigide
mon gros sac à buches
杲
là où je t’emmène
tu ne tiendras pas longtemps
neige sur les buches
杲
le silence de la neige
est plus fort
que le vent d’hier
杲
un petit oiseau
pousse son cui cui de chignolle
au ciel gris flanelle
杲
jetlag dans le noir
la pluie sur les tavaillons
la gouttière chante
杲
parfois le tao
insiste impoliment
offre-lui un thé
杲
j’ouvre la porte
et souffle waa la vache
momiji au pic
杲
de petits oiseaux
s’enivrant au sazanka
font choir ses pétales
杲
crountch crountch crr
j’essaie de vous éviter
feuilles à balayer
杲
dans la mizuya
un chat entre me regarde
et sort dégoûté
杲
t’arrêtes d’aboyer
vas donc pov’ canard miteux
un corbeau à l’autre
杲
retrouver le noh
ses masques et ses douleurs
comme un long courrier
杲
on me suit
je me retourne
c’est une feuille
杲
le petit lézard
s’amuse dans les feuilles d’automne
si mon cœur pouvait
杲
mochis aux marrons
traverser la ville pour eux
comment y’en a plus
杲
les fleurs du théier
sont si nombreuses et grandes
les boire des yeux
杲
loveho de la vie
où l’on crie de plaisir
les poèmes kana
杲
on t’a attendu
tout dimanche et t’es pas v’nu
typhon d’automne
杲
eh sérieusement
faut que t’arrête de faire ça
taupe sous mes plantes
杲
recouper les croutes
de la tomme de chèvre
tigrette réclame
杲
le vent dans l’érable
doit lui dire des bêtises
il rougit rougit
杲
on aurait envie
de te manger par pitié
vieille pistache
杲
hamac sous l’arbre
hamac sous les étoiles
même pétillement
杲
une écharde profonde
sous l’ongle d’un petit doigt
on aime moins le bois
杲
le petit oiseau
aime mes bols qui sèchent
à en chier dedans
杲
une grosse vache maline
pour passer inaperçue
fait les petits yeux
杲
une mère qui rit
pour apaiser ses enfants
chir cardiaque du petit
杲
t’es impudique comme ça
toute nue sans nuages
pleine lune
杲
patience du bolier
devant le pyromètre
une libellule curieuse
杲
un grillon à la machine
en sortant
n’a pas bonne mine
杲
le doigt insiste
les épines à quoi servent-elles
ouvrir le kit couture
杲
hamac sous le merisier
étoiles filantes
tomber deux fois
杲
croiser le regard d’une vache
lui parler
rentrer chez soi
杲
tu m’as foutu les j’tons
toute rouge si sombre
éclipse de lune
杲
une vache tombe
se casse la patte
on l’achève
杲
après une fausse couche
la vie recyclée
recycler l’argile
杲
à la pioche
planter des bambous
dos démis
杲
un lotus dans la gouille
être heureux
ne pas savoir pourquoi
杲
les bols frais aussi
pique-niquent au soleil
les casser le soir
杲
j’y toucherai pas
à ton nid petit oiseau
odeur sucrée du foin
杲
caresser les arbres
qui ont survécu
la lune à l’est dans le v
杲
du pain et du macha
des furoshiki
la serpillère à genoux
杲
une maison qui ne sent
jamais la cuisine
l’uguisu enfin
杲
regarde cocotte
c’est comme ça qu’il faut faire
dit la pluie à la rosée
杲
le ventilo fait trembler
la peinture
clong clong
杲
seul
à lire ses spams
odeur de l’allumette
杲
un petit garçon
me donne un bonbon
le coucou près du four
杲
arrête d’avoir peur
tu me fais sursauter
lézard de midi
杲
c’est donc ça
t’es une grosse luciole
la lune
杲
vélocité aléatoire
la pupille des oiseaux
se sentir seul le soir
杲
le corps d’un homme
encorde une femme
un seul oiseau au matin
杲
la voisine en arrêt
devant les roses
un gros chat misanthrope
杲
sayoko est morte
ses rires
le soleil éclaire la lune
杲
ça lui fait comme un trou
la lune au pin
préparer sa valise
杲
ne coucher ici
ni le sexe ni la mort
un seul oiseau chante
杲
la pluie a laissé sur la vitre
quelques larmes
je ne l’ai pas entendue
杲
les petites feuilles
clignent des cils
sous la pluie
杲
leur crâne aussi rond
que leur jeunesse
trente moines au daimonji
杲
des mauvais rêves
se laver le visage
au vacarme des oiseaux
杲
le moine ne comprend pas pourquoi
je coupe ce vieux bambou
trois chabana
杲
dix-huit maiko dansent
une seule prend la lumière
la lumière est injuste
杲
le premier papillon jaune
semble saoul
mais tous les papillons boivent
杲
la courbe de l’oiseau
qui ralentit pour se poser
une jeune femme en deuil
杲
sortir pour arroser
les petits ume
dis tu vas descendre fièvre
杲
ils pleurent
ou suivent l’eau
les cerisiers du tao
杲
il est enroué
ou c’est son accent peut-être
l’oiseau revenu
杲
qu’as-tu fait de ta vie
j’ai ramassé une prune
et souri à sa fleur
杲
sur la pierre mouillée
des pétales trempés
d’un lit la nuit
杲
la tristesse des fleurs
est contagieuse kana
mouchoirs mouchoirs
杲
dis vieil ume
toi la nuit
qu’attends-tu
杲
ni feuilles ni butineurs
nues en somme
ume dans le froid
杲
je me fiche que tu sois belle
ce mois-ci j’ai les ume
boude tant que tu veux lune
杲
le vent frappe à la fenêtre
comme un chat capricieux
je ne lui ouvre pas
杲
ton p’tit œil de fêtard
fait mal à voir
soleil
杲
range ta chambre
a-t-on envie de dire à la forêt
feuilles d’automne en hiver
杲
aux puces un jour
un vieux marchandera
tous les objets que j’y trouve
杲
ajouter au monde
autant qu’un ume
mon rêve d’homme
杲
si le parfum des ume
était un cri
je serai sourd
杲
quand les déesses ne se lavent pas
elles sentent
l’ume
杲
le pubis des ume
lubrique
me toise
杲
dès que le soleil a tourné le dos
la neige n’hésite plus
et s’allonge
杲
les fleurs ouvrent leur col
pour être prises
en photo
杲
le ramen qui va fermer est plein
on se sourit
on ne dit rien
杲
la lumière aussi
réclame sa sieste
glaise sous les ongles
杲
je vous comprends
mais vous faites trop de bruit
corbeaux sous la pluie
杲
les ume
n’ont pas froid
aux yeux
杲
pousse-toi
petite araignée
je fais mon lit
杲
elle court comme une enfant
la jolie mamie en kimono
arrêt de bus à 20m
杲
à la petite araignée
près de la table de nuit
oyasumi
杲
t’es toute pâlotte
tu as pris froid
ma lune
杲
je n’ai pas osé
enterrer dans la neige
la mésange
杲
on me siffle
je me retourne
un oiseau
杲
biffe le soleil
mais rends-moi la lune
mauvais temps
杲
un musicien peut-il avoir le requiem
pour seule partition ?
wabicha
杲
le nuage ordinaire
cache la super lune
lessive à la main
杲
retourne te coucher
il est trop tôt
petit oiseau
杲
pourquoi prendre sa place soleil ?
parce qu’elle est trop envieuse
la pluie
杲
pourquoi l’abîmes-tu pluie ?
parce qu’elle est trop belle
la neige
杲
la beauté pique
plus que le froid
lever du jour
杲
se laver les mains
après l’orange
grandir
杲
boule de neige
je me retourne
c’est l’arbre
杲
1h de suée
changer de chemise
ah parfois d’âme
杲
faire le lit d’un invité
vérifier
le piano
杲
le vent
prend le chalet
pour une flûte
杲
sourire au paysage
comme à un ami
perdu
杲
ne descends pas si vite
demain tu remontes
neige sur le toit
杲
dans un vieux livre
un long cheveux
me sourit
杲
le regard vide des vieux à vélo
qu’on dépasse en marchant
doucement
杲
passant près de lui
je lui ai fait peur
arbre dans le vent
杲
j’ai laissé un vase vide
je n’y mettrai pas de fleurs
sans toi
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