les vagues

calligraphies de vers français – 百人一首かな

ducissouffrant octogénaire
le jour pour ma paupière
n’est qu’un brouillard confus
dans l’ombre de mon être
je cherche à reconnaître
ce qu’autrefois je fus
20
racineje le vis je rougis je pâlis à sa vue
un trouble s’éleva dans mon âme éperdue 
mes yeux ne voyaient plus je ne pouvais parler
je sentis tout mon corps et transir et brûler
19
boileauje n’aurois qu’à chanter rire boire d’autant
et comme un gras chanoine à mon aise et content
passer tranquillement sans souci sans affaire
la nuit à bien dormir et le jour à rien faire
18
la fontainej’aime le jeu l’amour les livres la musique
la ville et la campagne enfin tout il n’est rien
qui ne me soit souverain bien
jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique
17
l’hermiteauprès de cette grotte sombre
où l’on respire un air si doux
l’onde lutte avec les cailloux
et la lumière avecque l’ombre
16
de viauje mourray si tu meurs pour moi
autrement je serois un traistre
car le destin ne m’a faict naistre
que pour mourir avecques toi
15
maynardmon ame il faut partir ma vigueur est passée
mon dernier jour est dessus l’horizon
tu crains ta liberté quoy n’es-tu pas lassée
d’avoir souffert soixante ans de prison
14
malherbeet rose elle a vescu ce que vivent les roses
l’espace d’un matin
13
d’aubignépleurez o rochers mes douleurs
de vos argentines fonteines
pour moy qui souffre plus de peines
que je ne puis trouver de pleurs
12
desportesplus la joie est extrême et plus elle est fuitive
mais j’en garde pourtant la memoire si vive

que mon plaisir perdu n’est pas du tout passé
11
passeratremonstre luy la peine dure
l’angoisse amere et le tourment
qu’un miserable amant endure
loing de son cœur si longuement
10
jodellecomme un qui s’est perdu dans la forêt profonde
loin des chemins d’orée et d’adresse et de gens
09
de magnyen hiver je ne puis sortir de la maison
si n’est au soir masqué mais en cette saison
j’aime fort à coucher dans les bras de ma mie
08
tahureauadieu donq mon teton d’albâtre
adieu ma cuissette folâtre
adieu mon œil adieu mon cœur
adieu ma friande douceur
07
labébaise m’encor rebaise moy et baise
(donne m’en un de tes plus savoureus
donne m’en un de tes plus amoureus
je t’en rendray quatre plus chaus que braise
)
06
du bellaydes l’aurore jusq’à l’onde
où se baigne le soleil
05
ronsardachete des abricôs
des pompoms des artichôs
des fraises et de la crême
c’est en esté ce que j’aime
quand sur le bord d’un ruisseau
je la mange au bruit de l’eau
04
scèvel’aulbe estaingnoit estoilles à foison
tirant le jour des regions infimes
quand apollo montant sur l’orison
des montz cornuz doroit les haultes cymes
03
villonlorsque les loups vivent du vent
mais où sont les neiges d’antan
02
d’orléansle temps a laissié son manteau
de vent de froidure et de pluye
et s’est vestu de broderye
de soleil luyant cler et beau
01
lamartineet qu’est-ce que la vie ? un réveil d’un moment
de naître et de mourir un court étonnement
baudelaireJ’ai longtemps habité sous de vastes portiques 
Que les soleils marins teignaient de mille feux 
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, 
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
baudelaireLa Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
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