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杲
les ficelles en papier
杲
reprendre le cairn
là où on l’avait laissé
杲
se surprendre à dire onegaishimasu
au bouton de la washlet
杲
pousser le bon fauteuil
dans sa position d’hiver
près du poêle
杲
fermer une maison
ouvrir une maison
杲
en avion
regarder les écrans des autres
杲
parler de soi
à la troisième personne
杲
les vieux qui mangent
avec un bruit à vous écœurer
杲
derrière un garage entr’ouvert
le son d’une tondeuse à cheveux
les deux jambes écartées d’un papi
et ceux d’une mamie derrière
杲
anagama
les manteaux de feu
杲
sortant de la forêt de bambous
une branche de kaki pleine
杲
givre sur le daimonji
un gros onigiri
杲
fouiller dans les armoires des morts
杲
de gros flocons
sur l’engawa que je dois repeindre
杲
un petit garçon qui monte
sur une lanterne de pierre
杲
le vent
qui essuie
les arbres de la pluie
杲
le kimono
de la vieille aveugle
杲
un couple de petits oiseaux vert-jaunes
picore
un couple de kakis oranges
杲
les flocons sont des kanji
杲
les coin parkings
quand ils sont trop chers
杲
l’ume planté
plus grand que soi
杲
les dimanches proches des solstices
où les cimetières
résonnent d’hannya shinkyo
杲
quand les momiji tardifs
décident d’accepter l’hiver
杲
les artisans japonais
avec des afros
杲
la façon dont les petits enfants
aiment les routines des vieux
杲
quand les nanten
perdent leur feu
杲
suspendre ses gros pulls au prunier
杲
le magasin d’uniformes
dans l’arcade déserte
杲
émailler à la frontale
杲
les momiji tardifs
de mi-décembre
杲
un vélo entouré de lierre
杲
l’optimisation de l’espace
dans les cimetières
杲
un banc
dans un hôpital désert
un week-end
杲
l’indécence
de certains tsubaki blancs
de décembre
杲
la façon dont les enfants
doivent lever la tête
pour identifier le visage d’un adulte
杲
l’application avec laquelle
on tente de rattraper
une casserole cramée
杲
la témérité des enfants
dans les quartiers pauvres
杲
le jour qui suit
les momiji
杲
toutes les sherlock holmes
du drap
杲
une mère et sa fille
qui sautent à cloche-pied
sur le passage piétons
杲
les femmes mariées
qui s’arrêtent devant les devantures
de magasins de robes de mariées
杲
au cimetière
un vieux ramasse une feuille sèche
délicatement
杲
manger une carotte
sur un canapé noir
杲
la sente étroite
qui devient la mienne
杲
les nanten feu
un jour blanc
杲
les feuilles jaunes
sur les pierres noircies
par la pluie
杲
avec les feuilles
le vent me fait des farces
杲
marcher dans la ville vide
parce qu’on est déjà mort
dans la foule
marcher parmi les morts
杲
mon vieil ume fou de novembre
杲
le gradient dans le gradient
feuille arbre âme
杲
aimer ses momiji
vert clair
pas rouge foncé
杲
la paresse poseuse
des arbres qui ne font que du jaune
杲
la dernière dose
éternelle
du tube de dentifrice
杲
les chawans
sont des rakans-羅漢
杲
des bols habillés
de iki-粋 de kyôto
杲
une borne d’incendie
près d’un momiji
杲
un jour de pluie
à sortir les mandarines du frigo
杲
le clavier abandonné
杲
mon momiji rouge sur le ciel blanc
le son de la pluie
杲
le parfum d’amande
d’un biwa en fleur
fin novembre
杲
les jolies femmes qui sortent
d’une consultation à l’hôpital
杲
un corbeau qui slurpe
un reste de ramen
杲
5h30
pourquoi te lèves-tu si tard
croissant de lune
杲
les protège plastiques
sur les cartables roses
杲
un garçon qui hurle tadaima
avec une voix fausse
杲
un kanji comme forêt
mais trois puits
杲
pas des fleurs du mal
des arbres-soleil
杲
mes feuilles mortes sont
dans des livres
qui lit des livres
杲
construire des étagères
branlantes
杲
momiji du matin
retirer ses lunettes
pour profiter de sa myopie
杲
le lézard tout sec
qui tombe de la porte jamais ouverte
杲
le désespoir du vieux qui s’enfiche
une one-cup
à l’arrêt de bus
杲
les mûres sans goût
et les nuits paisibles
杲
escalier du daimonji
composer son menu
katsu-kare figues gauffrettes
杲
des fleurs de camélia blanc
trop belles
pour être adjectivées
杲
l’odeur d’un lendemain de pluie
en automne
en forêt
杲
la vibrance des momiji sous la pluie
杲
pfizer-pfizer-moderna-pfizer
me dit le médecin
avant la quatrième injection
杲
i have my exclamation point
répondit-il
杲
l’homme
qui n’aurait jamais perdu
une partie de go
杲
tous les autocollants
sur la voiture rouge
de la jeune femme tatouée
杲
ce ne peut être
qu’un chien si con
qu’il ne sait pas aboyé
杲
le cache-oreilles du cocker
assorti à son pelage
杲
éclipse de sommeil
mission combini
3am check
杲
tsuki chan qui
sort des cimes
puis des nuages
杲
une période
de centella
杲
mme sabran
plus tranquille
le jour que la nuit
杲
eheh
tu m’as pas eu
p’tit gland
杲
des trentenaires à lunettes chics
sur des vélos
deux fois trop grands pour elles
杲
la couleur miel
d’une grosse branche coupée
sur un arbre vivant
杲
compter sa présence
au nombre de chiens
qu’on a vu mourir de vieillesse
杲
une grand-mère en tablier noir
qui coupe des susuki
devant chez elle
杲
le métis
du sensible
et de l’intense
杲
les yeux toujours plus bleus
d’hosokawa
杲
le crabe de montagne
aussi petit
qu’une grosse araignée
杲
sec
comme une fougère fanée
杲
rebrousser chemin
pour sauver un escargot
qui traverse la rue
杲
avec l’âge
la pluie
rend plus sombre
杲
les sakura
quand ils perdent leurs feuilles
杲
un hanamizuki fou
qui fait ses fausses fleurs blanches
en novembre
杲
préparer un macha
dans un fruit
杲
avoir l’âme
comme une planche de potier
杲
quand il y a trop de monde
dans une foire aux vieux livres
杲
les petits oiseaux dans la forêt
qui se font percussionnistes
avec les feuilles mortes
杲
le son de la scie à glace
devant le marchand de tofu
杲
un kaki
un macha
杲
un vieux qui lave sa voiture
comme un adolescent
qui caresse ses premiers seins
杲
les kaki no tane
au petit déjeuner
杲
les sauces alignées
qu’on ne touche pas dans la porte du frigo
et que l’on jette
plusieurs années après leur péremption
杲
les bleus de la mouche
杲
considérer légitime
de traiter un paquet de gâteaux ouvert
comme une part individuelle
杲
le rire des jeunes femmes
près du pont de sanjo
杲
la feuille d’ume
suspendue à un fil d’araignée
qui fait un bruit de chat impatient
杲
le chien qui attend
un maître qui ne viendra pas
杲
la zone antibuée
sur le miroir d’un hotel
杲
les beaux oiseaux blancs
près de la moissonneuse laide
杲
les vieux avec cannes
tout tremblants
qui traversent hors des clous
just for the thrill
杲
les gens bizarres
au bord de la kamogawa
杲
le plaisir à enseigner
l’empilage des bols d’izusen
杲
la dangerosité
des pubs pour gyoza
à l’arrière des bus
杲
la puanteur résiliente du four
dans lequel on a fait réchauffer
des tempura de poulpe
杲
dans la forêt
une grand-mère
sous son ombrelle mauve
杲
une petite réplique
à faire sonner les bols dans la galerie
杲
un petit tremblement de terre
la nuit
comme la confirmation d’être chez soi
杲
des feuilles si belles
qu’on fait un détour
pour ne pas marcher dessus
杲
dans la forêt
un oiseau fait le bruit
de ces chaussures
que l’on met aux enfants de trois ans
杲
un vieux salary man
dans une chemise bleue impeccable
sort d’un restaurant à midi
avec un sourire de bienheureux
杲
les temples immenses
sublimes
vides de croyants
杲
takenaka jinja
sans ses lanternes rouges
杲
l’odeur plus forte
du kinmokusei après la pluie
杲
l’invitation au voyage
au japon
杲
oser entrer dans une patisserie
dégoulinant de sueur
杲
et une autre tombe
de teika
杲
un couple d’adolescents marchent dans la rue
le garçon ses mains dans ses porches
pour justifier qu’il ne lui prend pas sa main
杲
le bruit des glands qui
roulent
au vent doux d’automne
杲
le marchand de gâteaux qui
à 5h30
rentre son noren
杲
le matin
regarder dans les jambes de son pantalon
pour faire tomber ses chaussettes
杲
le petit vieux
qui ne dit jamais bonjour sur son vélo
mais qui a les yeux qui plissent
comme s’il riait
杲
les tétons des chiennes
à l’avant
des shamisen
杲
faire le bruit
d’un testeur de vin
en buvant son thé
杲
quand un vrai thé
nous fait croire
à la réalité
杲
ne pas avoir le bas de son pantalon mouillé
car le parapluie orange
est très grand
杲
avoir mal au poignet
parce que le parapluie orange
est trop grand
杲
des vêtements de pluie
qui font le bruit
de feuilles qu’on balaie
杲
des carrés de rizières jaunes
sous le ciel gris triste
杲
de grands parapluies en vinyl
suspendus à l’engawa
d’un grand temple en bois
杲
l’armée des parapluies
un jour de pluie
sur le chemin du lycée
杲
5 octobre
la première pub
pour les cartes de vœux
杲
devant une veille maison
qui tombe en ruine
un hagoromo jasmine
杲
le marchand de fruits
devant l’hôpital
杲
les chaussettes longues
des livreuses de yaourts
杲
dans le pin noir
dans le bleu ciel clair
le blanc d’un cumulo nimbus
杲
l’odeur de citronnelle
le dimanche midi
au daimonji
杲
le japon le ma-間
la france les strates
杲
le plaisir à retrouver
la terre plastique
de bizen
杲
même l’ume
m’attaque avec ses feuilles
杲
une maman qui d’un mouvement de la main
pousse le parfum du kinmokusei
vers le bébé qu’elle tient
杲
le vieux ronchon
qui monte au daimonji
avec son balais
杲
le premier jour
du kinmokusei
杲
le regard ciel
d’un akhal-teke
杲
le jaune
huile d’olive verte
des rizières fin septembre
杲
les femmes qui au petit-déjeuner
dans un grand hotel
portent l’élastique de leur cheveux
au poignet
杲
savoir tenir
un plectre
杲
une société qui peut
des pommiers en pleine ville
杲
les pommiers
trop lourds de leurs pommes
杲
comme la viscosité du miel
qu’on a laissé par mégarde au frigo
杲
ce jour de septembre
où l’on ne fait plus de thé froid
杲
l’amertume du propolis
au fond de la gorge
杲
une jolie maman
sur son vélo rouge électrique
renifle vulgairement
en passant près de moi
杲
une grand-mère courbée
traverse la rue
portant de très longues fleurs
pour son ikebana
杲
même blanches
les higanbana
sont laides
杲
préparer le thé
comme une infirmière
nettoie une plaie
杲
wepay et nakht
marchent le temps
杲
les insectes aux chants plus forts
dans les bouffées du vent
杲
l’odeur de poisson grillé
à cinq heure trente
dans les petites rues de kyôto
杲
un petit garçon à lunettes
qui cherche dans des feuilles
de la nourriture pour ses fourmis
杲
le goen-ご縁
ce n’est pas les sans-culottes
杲
les têtes renversées
de ceux qui finissent
leur bouteille d’eau fraiche
杲
la diplomatie de l’absurde
du responsable des tris
杲
retrouver avec plaisir
les mathématiciennes
qui surgissent
du presque-rien
杲
les violences faites aux hommes
杲
les quartiers
où tout le monde se couche
à 9h30
杲
le soleil qui fait fondre
les bougies
devant les jizo
杲
le yugen-幽玄
moins le temps ralenti
que le temps en retard
杲
des sobas aux noix
à l’arrière des tombes
杲
à sept heure
derrière l’unicycliste de 70 ans
une mère de famille coupe des herbes
杲
le toit neuf qui brille
sur la tête des vieux jizo
杲
l’odeur d’un encens de qualité
près d’un cimetière
杲
faire claquer ses mains deux fois
plus fort
pour couvrir le son de la cascade
杲
planter un théier
sur sa tombe
杲
quand le vent fait danser
le jiku du tokonoma
杲
le vieux qui
comme un adolescent
lit son livre en marchant
杲
la petite ombrelle verte
du pilote de planeur
radiocommandé
杲
cet instant où l’on renonce
à aller chercher le linge sec
sous la pluie
杲
le shakyô-写経 d’un français
ce sont les fleurs
杲
est-ce que les cigales
ont des acouphènes ?
杲
un gros papillon noir
affolé par le tonnerre
杲
les jolies femmes
qui laissent traîner leur masque
sur leur oreille droite
杲
une pub pour asahi super dry
un soir de pluie
杲
un vrai gasshô au cairn
杲
ranger
sans ranger le sanctuaire
杲
souder tanabata-七夕
杲
une journée
à boire du ginseng
杲
le regard charmeur en coin
des génisses
aux yeux de biche
杲
un arbre en exil nuage
木流雲
杲
ton corps nu
est mon kanji secret
杲
tous les jours
une pierre
杲
souder les trois gen- 玄
杲
ce jour d’été
de la torche plasma
et du poste à souder
杲
le goût du fromage
sur la pomme que l’on coupe
avec le même couteau
杲
un coucher de soleil
de fin août
dans la forêt
杲
de la france sa langue
de sa langue les fleurs
杲
au fond du bol
un brin de chasen
杲
la vache de tête qui un jour de pluie
se retourne vers le vacher
vraiment aujourd’hui on doit monter
杲
les encres
ces parfums pour les yeux
杲
l’orage ne veut pas me voir
et ferme mes volets
杲
l’oeil orange du pigeon
qui me regarde manger
杲
sur l’antenne des voitures
les dentelles de mariée
jaunies
杲
les journées vides
où l’on chantourne
杲
l’odeur de transpiration
des herbes jaunies
après la pluie
杲
un dimanche
de samue-pyjama
杲
avoir presque oublié
le chant de la pluie sur le toit
杲
rouler les hamacs
pour accueillir la pluie
杲
la lèvre blessée
par une branche de sapin
杲
courir dos au soleil
sur son ombre
杲
ouvrir un abricot
et mettre le noyau dans sa bouche
杲
une culture
de la pointe humide du pinceau
杲
le reflet gris des montagnes
sur les nuages blancs
杲
quand les charpentiers
mettent la dernière planche sur le toit
la lumière du ciel
ne passe plus
杲
le vent qui fait s’envoler
la rose
de son vase d’osier
杲
jouer jusqu’à ce que sa flute
soit chaude
杲
un faon qui descend la forêt
comme une pomme de pin d’un arbre
杲
pour jouer la forêt dans sa flute
faut-il avoir plus de cinquante ans ?
杲
le petit oiseau
sur le grand hamac blanc
杲
je n’ai pas arrosé le rosier
ses fleurs plus petites
sont plus belles
杲
parfois
avoir envie de lécher
le cube de sel des vaches
杲
une chienne un peu gringalette
qui s’appelle sun
et qui va se faire engueuler
parce qu’elle est partie se balader
avec sa copine
杲
l’aube-épine
杲
la branche morte d’un arbre
qu’on n’a pas taillé
杲
un papillon léopard
n’a pas mauvais goût
杲
le grand arbre mort
dans le champ d’été
杲
les boulettes de cerises de merisiers
des rapaces
sur les ch’mins
杲
l’odeur de framboises écrasées
sur le chemin de montagne
杲
le puisatier des âmes
ses yeux clairs
杲
tiens les nuages forment un cœur
tiens le vent le défait
杲
les fleurs qui s’ouvrent le jour
et se ferment la nuit
杲
dimanche d’été
les choucas
calligraphient le ciel
杲
être accueilli dehors
par l’odeur fraiche
de la lessive qu’on vient d’étendre
杲
nouer des torchons
à tous les étages
杲
demander au gros crapaud dans le garage
de bouger un peu
杲
des invités qui partent tard
monter au plateau quand même
le mont blanc rose
杲
l’orage sur la tournette
s’il me foudroie avant que je ne rentre
je ne serai pas surpris
杲
la biche se retourne
et me laisse regarder
sa beauté
杲
ajouter deux pierres au cairn
杲
le jour où les oiseaux décidèrent
que le merisier était mûr
杲
les vaches
qui en ligne
paient leur respect
杲
encrer le son
du bol d’eau
dans la nuit
杲
avoir le temps
de goûter le paysage
par les oreilles
杲
les yeux trop clairs
杲
le sourire du thé trop chaud
杲
sursauter en enjambant
un tout petit serpent
杲
fenêtres ouvertes
pour aérer la pièce des patates sautées
le livre des kanji s’envole
杲
se faire attaquer sauvagement
par un papillon
杲
la tristesse résignée
à ne pas sauver les nénuphars
杲
l’odeur d’aiguilles torréfiées
dans la clairière de pins au soleil
杲
ne pas prendre le raccourci
pour rallonger la balade
杲
un bouvier seul
à tanabata
杲
le son des charpentiers dans la vallée
杲
l’âge où l’on comprend
que le bois pourrit
杲
les fleurs d’été
au lever
au sommet
杲
après un yoga yin
les menaces d’un petit oiseau yang
杲
au tonnerre rentrer en courant
à la porte la pluie tombe
杲
vous arrivez de la mandal’ ?
ya des patous là-haut ?
杲
revenir sur ses pas
et ramasser un petit cristal de montagne
杲
la première odeur de chèvre dans les alpages
杲
sourire à la mouche
qui prend le soleil sur mon genou
杲
la montagne de juillet
qui vous met en x 0.7
杲
un thé
qui coule de source
杲
ah non
pas un oiseau
mais le son d’une chemise qui sèche au vent
杲
les fleurs d’arnica
et les bleus de ma grand-mère
杲
les gouttes de sang de l’oiseau
qui s’est cogné la tête contre la vitre
杲
le silence des vaches
à leur retour à l’étable
杲
l’ombre des nuages
lui fait des grains de beauté
au désert
杲
tout chawan
hagoromo
杲
par la fenêtre ouverte de la chashitsu
la pendule du voisin
杲
une personne à trente pour cent
dira d’une personne à quatre-vingt
ha il est moins vingt
杲
quand on ne trouve rien à kitano
杲
le vent d’été
qui couche
les vélos
杲
les moines du nanzenji
se couchent avant les lucioles
杲
la nuit
quand la kamogawa est devenue noire
杲
les lycéennes qui se lissent les cheveux
dans le métro
杲
une bougie italienne dans l’oreille
peut vous conduire chez l’orl
杲
le rire sans fin
des grand-mères jomon
devant mon premier ka-en
杲
s’arrêter tous les ans
devant les mêmes fleurs
à la même date
杲
quand la lumière est plus belle
que les feuilles qu’elle éclaire
杲
à kyôto
deux pigeons roucoulent
comme ceux d’orléans
杲
les grand-mères qui conseillent leur petite-fille
sur les sucreries à s’offrir
杲
quand la pluie a fait tomber les fleurs sous la cascade
mais pas leur parfum
杲
un chien gras
allongé sur un banc
d’un square de quartier
杲
une grand-mère qui parle très fort au téléphone
dans une rue déserte
杲
l’effet de surprise
quand l’assistante dentaire
devient aimable
杲
danser sur stayin’ alive
au supermarché japonais
杲
avoir atteint l’âge où l’on accepte
les mécanismes de défense
des autres passagers de l’avion
杲
dans une arcade japonaise déserte
de la musique classique
杲
est-ce la lune ou un lampadaire
se demande le myope
au onsen
杲
les shoji percés dans toutes leurs cases
dans les maisons de campagne
杲
se surprendre
à ranger les chaussures dans le bon sens
dans le genkan
杲
le son de la rivière
quand on descend de kurama
杲
quand forêt
parfum de femme
杲
être triste
pour la peau des bananes
杲
le bourdonnement
du vieux distributeur de pepsi
杲
poser sur les premières marches de l’escalier
ce que l’on voudra monter plus tard
杲
les veufs qui
après la pluie
viennent au cimetière
杲
quand la pluie tombe fort la nuit
et qu’on n’a pas besoin de sortir du lit
quand elle continue fort le matin
et qu’on n’a pas besoin de sortir dehors
杲
le mitate inverse
quand une pièce n’a pas son cadre
杲
mille grues de papier
que la pluie a fait s’envoler
杲
des femmes âgées
avec leur ombrelle en vélo
杲
quelle heure est-il ?
il est 90°
杲
le jeune pin danse
comme un jeune
au vent
杲
deux petits oiseaux qui n’ont pas peur
cela ferait presque peur
杲
comme une mouche qui tient à sortir (oni !)
le papillon tient à entrer (fuku !)
杲
une odeur de compote chaude
un jour chaud
杲
se souvenir d’avoir cherché
ce que maverick voulait dire
杲
près de son carré de légumes
un agriculteur se brosse les dents
杲
deux petites filles
qui pêchent très sérieusement
杲
les petits oiseaux qui ne savent encore
produire qu’une seule note
杲
le gros chat fier de sa clochette
qui toise les passants
杲
sauver une fourmi tombée dans l’émail
et être heureux pour elle
杲
la façon dont une jeune japonaise
plie son parapluie
杲
deux pigeons qui s’embrassent
se sentent gênés à mon approche
杲
les vieux taxi en cravate
qui promènent les collégiens de province en uniforme
杲
une poignée d’épines de pin
sèches
杲
les mères de famille
qui prennent des risques de sprinteur
sur leur vélo électrique
杲
un vieux ballon de rugby
dégonflé
杲
la rue jeanne d’arc
et le chemin de la philosophie
en rollers
杲
le collégien qui court
deux fois seul
le daimonji
杲
la couleur de l’eau
avant la plantation du riz
杲
les rêves pérette du céramiste
en émaillant ses bols
杲
les tout-petits garçons
qui jouent avec leur voix de ténor
杲
tiens le lézard dort en boule
comme un chat
sur l’engawa
杲
passer d’un 45 litres
à un 30
ou réciproquement
杲
en pleine nuit
se préparer une carotte râpée
ponzu sésame nori
杲
le collégien qui court
en tenant son sac à dos
pour traverser au feu encore vert
杲
les jeunes couples qui rigolent doucement
en marchant la main dans la main
杲
après un certain nombre d’années
on danse avec la porte de son frigo
杲
le bruit du léger mal de tête
qui donne son prix
à la vie où il est absent
杲
les longues chaussettes noires
des OL âgées en jupe courte
杲
rêver d’un jour où le coiffeur
ne me dira pas
que j’ai les épaules tendues
杲
être devenu un homme
qui rape ses carottes à la main
杲
le sens du kairos d’une fourmi
devant une porte ouverte
杲
au petit matin
trouver un kaki-no-tane par terre
et le manger
杲
la tristesse
à ne pouvoir partager
la lune
杲
les hommes invisibles
et les femmes savonnettes
杲
le gros papillon noir
à qui l’on a envie
de tendre un parapluie
杲
le gros corbeau noir
se protégeant de la pluie
sous l’abri du daimonji
杲
la pluie qui fait
ces jours blancs
ces jours vides
杲
un homme à l’arrêt
au volant de sa voiture
jouant de l’harmonica
杲
en forêt
les tâches du soleil
sur le chemin
杲
de vieux habits aux couleurs passées
impeccablement étendus au balcon
杲
j’ai tué le chien du voisin
parce qu’il souffrait trop
ce n’était pas un chien mais mon avenir
杲
au-dessus des feuilles claires du momiji
le bleu clair du ciel
杲
voir le vent
dans les drapeaux du marchand de glaces
杲
le son des pièces dans les offertoires des temples
le son du riz quand on le lave
杲
le pigeon qui trottine
pour doubler la pigeonne
杲
le col vert
qui dort
comme l’exorciste
杲
les journaux étalés
pour protéger les voitures
des nids d’hirondelle
杲
les enfants qui jouent
au jet d’eau et aux jeux de plage
en pleine ville
杲
l’ombre de la danse du papillon
sur le mur
杲
les LFO de lumière
sur les momiji
杲
le petit-fils du voisin
qui pleure quand il veut aller
ici et pas là
杲
les ombrelles en forme de poire
pour les distinguer des parapluies
杲
comme un pivoine après la pluie
杲
scène de black friday
avec des vieux et des vieilles
devant des wabon-和本
杲
tous les bols du jardin sont pleins
pluie du premier mai
杲
tiens
les premières grenouilles viriles du daimonji
杲
le supermarché bondé
après la pluie
杲
un bol qui ne serait beau
qu’au tout petit matin d’un jour de pluie
杲
honore ton genkan
comme ton tokonoma
杲
l’étudiant qui s’excuse
d’être tombé de vélo
杲
au marché aux puces
le regard des oiseaux
杲
les pleurs des enfants
quand ils ne manipulent pas
杲
un four ouvert
ouvre sur le vide
杲
la canarde
n’a plus que quatre
canardeaux
杲
la brosse pour laver ses chaussures
au pied du daimonji
杲
le 利休梅-rikyu-baï
trouvé au marché encore désert de kukai
杲
les deux claquements de mes mains
devant la cascade de shishigatani
杲
les biches derrière les jizo
du daimonji
杲
le papillon dit au vent
mais mon chemin c’est par là
杲
les statues de femmes nubiles
au jardin botanique
杲
les tabi dans la chashitsu
le pinceau sur le han-setsu
杲
le petit lézard est devenu gros
et n’est plus curieux
que de la lézarde
杲
le salaryman
et son cup noodle
de combini
杲
sept canardeaux
jouent dans les pétales
de la philosophie
杲
un jardin d’iris sans fleurs
une grenouille
杲
en attendant l’embarquement
porte D
tracer le sutra du cœur
杲
deux temples
un sakura vert
un cactus
杲
lier les îles
en kana
à vélo
杲
un fudô-myo
au fond d’une grotte
l’odeur de l’encens vert
杲
les îles
font de la calligraphie
sur la mer
杲
le corbeau perplexe
devant le poisson
plus gros que lui
杲
les cerisiers philosophes
au petit matin
entre-eux
杲
le bourgeon du tsubaki qui s’ouvre
le pétale du cerisier au vent
杲
pétales de sakura au vent
paroles paroles
杲
l’ombrelle baissée
à chaque passage
de torii
杲
les branches de sakura pleureur
comme les cheveux d’une femme
qui en a perdu beaucoup
杲
un jour
l’ume planté sur la tombe
mourra lui aussi
杲
une grande chinoise coquette
essaie d’attraper
les premiers pétales emportés par le vent
杲
aller voir les sakura
ils ne sont pas en fleurs
et ce n’est pas grave
杲
la pierre qui se défait
de ses fils noirs
杲
replier avec soin
un sac en papier
pour le réutiliser
杲
kyo-odori
ou un long gyosho de couleurs
杲
le grand frère qui doit montrer
qu’il peut aller plus haut que le cadet
sur la balançoire
杲
l’odeur fétide des yatai
de sakura matsuri
杲
un matin où la ville
se fait fleuriste
杲
quand les sakura
se balancent au vent
sans perdre leurs fleurs
杲
un sakura des villes
qui pense
aux sakura des champs
杲
les petites filles qui laissent
leurs bottes en caoutchouc roses en désordre
dans le genkan
杲
poser ses baguettes à l’horizontal
sur le bol dans l’évier
après le déjeuner
杲
l’odeur de la serviette sur les yeux
lorsque le barbier
vous fait les sourcils
杲
les étudiants
qui vont à la fac en vélo
sous la pluie
杲
le lézard n’aime pas
quand je m’installe
sur sa engawa
杲
une petite fille qui court
avec un chien en laisse
sous les sakura
杲
écrire de la musique
sur des bols
杲
washoi washoi
un groupe de jeunes et de vieux du quartier
qui s’entraînent pour un prochain portage d’autel
杲
les tea for two
qui nous connectent à tous les autres
杲
ne pas avoir besoin de dire au revoir aux fleurs
parce qu’on les garde toujours en soi
杲
le fond sonore
du baseball sur nhk ondes courtes
près du four
杲
percer les gros bambous
pour qu’ils n’explosent pas
dans l’anagama
杲
les cacahuètes
dans une chambre d’hotel
杲
les chiens des deux voisins
qui sont heureux
de se retrouver
杲
les mille maisons asebi
stupéfient
la maison ume
杲
sur un vieux mur près d’une école
de nombreux cœurs gravés
杲
être un homme
de gingembre et de sésame
杲
le tout-petit garçon
accompagné à l’école
par son grand-père
杲
dans le kei-truck du pépé
une débroussailleuse
杲
l’odeur de bois coupé
de l’anagama avant son feu
杲
ficeler les bols
avant de les cuire
杲
la première vraie fleur
de l’ume planté dix ans plus tôt
à partir de la prune de gosho
杲
les yatai
des mille ume
杲
quand la pluie ébouriffe les fleurs
杲
la bouilloire pleurniche
comme un bébé au loin
杲
les pétales d’ume sont
incroyablement plus tristes
que les pétales de sakura
杲
un pétale d’ume blanc
dans un bol noir d’été
qui vient de sortir du four
杲
le spray d’antibuée sur les lunettes
avant de sortir
杲
le cou vert et violet des pigeons
杲
le pépé sur son scooter
qui vient livrer le journal de 4h
au temple zen
杲
un bol noir
pour faire tenir la nuit dans ses paumes
杲
les mains sales
de l’émailleur
杲
le parfum de l’ume dans le toko
plus forte que le neriko
杲
scanner le sourire
des statues
du marché aux puces
杲
le sourire d’un enfant
à qui sa grand-mère tend
son trousseau de clé
杲
les tsukemono de radis roses
dans leur sachet plastique
杲
la toute-petite-fille du voisin
quand elle l’appelle jiji
杲
un distributeur automatique
de cactus
杲
l’atterrissage d’un pigeon
quand il rejoint ses copains
杲
les arbres de shimogamo
quand ils n’ont pas leurs feuilles
杲
les jizos
enfermés par trois barrière de protection
杲
un feu sur la montagne
non le lever de mars
杲
ouvrir son four
et ne pas être déçu
杲
l’écoute
des pompiers dans la nuit
杲
la fleur d’ume
pense
à la fleur de thé
杲
l’ombre du pin taillé
sur la mousse
杲
devant le sanmon
deux petits oiseaux
杲
rafraichir la page
des tanks détruits
杲
quand la branche de l’ume rouge
touche la branche de l’ume blanc
杲
dans le bassin au lotus
deux fleurs d’ume rose
杲
là où l’on va
quand on dit je viens
杲
l’étourdissement du langage
杲
chaque année il y croit davantage
l’ume que j’ai planté d’une prune
杲
ses bourgeons lui font des perles
à l’ume
杲
les pépés qui se déguisent
en yamabushi
杲
le gen-玄
c’est juste la perception du présent
杲
le faux trot
pour traverser au vert
杲
les antennes de télé si laides
qui parce qu’elles ne servent plus depuis longtemps
trouvent enfin leur charme
杲
quand la grêle
fait plisser les yeux
杲
laisser un chawan dehors
pour qu’il recueille la neige
杲
sur les lunettes du potier
la poussière de ses bols
杲
quand le ciel punit l’ume
杲
les camions de jardinier
qui ont des arbustes à l’arrière
杲
deux policiers en scooter
s’arrêtent
pour acheter des manjous
杲
le poids des pierres
sur les tombes
杲
arroser l’écorce
de l’ume blanc
pour lui donner son rouge
杲
attendre une machine à laver
qui ne vient pas
杲
le darwinisme des masques
tissu-papier-sûreté-ergo-couleur
la prière à leur envol
杲
la beauté triste
des couleurs passées
杲
les lunettes embuées
par le masque
un soir de pluie d’hiver
杲
la mousse sous le pin
l’hiver
杲
si la couleur des ume qu’on a plantés
n’est pas la bonne
ce n’est pas si grave
杲
dans l’ume
la lune
杲
sortir sans lunettes de soleil
parce que c’est l’hiver
杲
aller chercher des sons
à vélo
杲
s’intéresser aux ume
imparfaites
杲
un nuage a secoué son plumeau kana
neige du dimanche matin
杲
entre grêle et flocon
décide-toi
杲
arroser son jardin
en hiver
杲
respirer un bourgeon d’ume
par impatience
杲
les ume se nourissent-ils
aux flocons de neige ?
杲
en préparant son petit déjeuner
retrouver la danse
avec sa cuisine
杲
dans la maison encore froide
allumer l’encens
杲
le talon des femmes
dans les nuits d’hiver de kyoto
杲
kyoto
la ville de la belle au bois dormant
杲
ce que l’on fait
des aménités
des hotels de la vie
杲
ashtanga
hatha
vinyasa
quarantine check
杲
comme un chien de pavlov
pour ouvrir la porte
et prendre le bento
杲
dans la chambre de quarantine
placer sa tête ici pas là
pour deviner les trains
杲
à midi
un immense corbeau
non l’ombre d’un jumbo
杲
danser disco
sa quarantine
杲
ni les préparer
ni les payer
ces mauvais bento
杲
échouer à se convaincre
qu’il est 03 heures
杲
umeboshi et mikan
pour faire saliver le covid
à l’aéroport
杲
un bébé qu’on prend dans ses bras
décollage
杲
claquer deux fois des doigts
pour remercier les montagnes
杲
ranger doucement
avant un départ
杲
la sieste dans le hamac
l’hiver
杲
tous les violons souffrent
杲
mesurer le temps
au seau à cendres
杲
l’abeille
enfoncée dans la neige
杲
l’ombre du chat
de la taille d’un chien
杲
les nuages
quand ils n’habillent
que le sommet
杲
les troupeaux de vieilles
sur les parcours à raquettes
杲
les cygnes à qui l’on casse une aile
pour qu’ils restent sur le lac
– langage –
杲
le p’tit rocher moussu
qui réapparait après
quelques jours de grand beau
杲
la danse des mains
quand on leur applique
de la crème réparatrice
杲
le ménage de l’ermite
la lessive de l’ermite
le repas de l’ermite
杲
les grosses chaussettes de laine
qu’on a du mal à enfiler
杲
dans la montée
regarder deux pas
devant soi
杲
ces dimanches
où l’on fait doucement
杲
accueillir chez soi
un chiot abandonné dans la rue
mitate
杲
à chaque bol
un kami différent
杲
l’ombre des traces de la biche
quand elles ont fondu
杲
les bleus doux
des grands beaux de janvier
杲
courir
dans la neige
dans la descente
杲
les quelques heures
de la moustache
杲
la joie d’alimenter le bucher
en pensant
aux petits matins froids
杲
moins douze
l’eau ne monte plus revient
puis s’arrête encore
杲
attendre l’heure
où le soleil
rend les pistes plus douces
杲
skier seul
sur des pistes familiales
杲
descendre
pour faire la trace
au cas où
杲
le gros mulot non plus
ne s’enfonce pas dans la neige
杲
dix heures grand beau
treize heures grand laid
杲
l’oiseau trop petit
pour laisser ses traces
dans la blanche
杲
les arbres lourds de neige
se balancent au vent
comme des autistes
杲
farcir un pruneau
de cacahuètes
杲
une mouche noire sur la fenêtre
quand il neige
杲
l’orage joue de la flute
avec le chalet
杲
marcher sur la neige
au soleil
ciel gris charbon
杲
le son de la feuille
sèche
sur la neige
杲
dans la gouille découverte
deux nénuphars
rouges
杲
la buche qui bascule
quand le petit bois a pris
杲
kanyuter des bols
à l’encre qui sent bon
杲
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