journal de cuisson : an 7

13 octobre 2024 : cuisson 273 (électrique 1230°)

argile : même argile bizen que 272 et même problème de bulles à la cuisson : les pièces étaient plus sèches et non galetées. le problème doit provenir soit d’un séchage encore non complet, soit d’une montée en température trop rapide ou trop haute

forme : puehr sets

émail : mélange de plusieurs couches d’oxyde de fer jaune et de cendres de terre. effet réussi mais artificiel.

divers : la tentative d’émuler une cuisson bois dans un four électrique aboutit à de la caricature. depuis que j’ai essayé la terre de tamba, la plasticité de la bizen et sa couleur plus violette que rouge me rebutte. je n’ai pas envie de passer encore du temps à trouver l’origine du bullage. nous verrons quand le four à bois sera en place

8 octobre 2024 : cuisson 272 (électrique 1230°)

argile : bizen. j’aime toujours sa plasticité mais j’avais oublié à quel point elle attaque les mains

forme : puehr sets

émail : oxyde de fer jaune (très beau rendu rouge sur la bizen) et cendres de terre (rendu jaune qui sera intéressé, stratifé avec le fer jaune)

divers : grosses bulles sur presque toutes les pièces. explications possibles : pièces non suffisamment sèches à la cuisson, montée en température trop rapide, galetage empéchant la sortie des gaz produit par le brulage des restes organiques contenus dans la bizen
prochaine tentative sans galetage et plus sec
mais la comparaison avec la terre de tanba me conduit à préférer la tanba, son rouge, sa texture moins fermée, moins plastique

2 octobre 2024 : cuisson 271 (électrique 1230°)

argile : maruni rouge n2 42 (fine) d’une couleur marron ressemblant à la tanba mais qui va s’avérer inférieure (plus violette, uniforme)

forme : chawans

émail : oxyde de fer jaune

divers : l’étape importante ici a été de polir les bols après cuisson avec du papier de verre très fin : 400- 1000-1500
a homogénéisé la couleur, l’effet des bols, leur douceur en paume
mais il manque toujours l’aji d’une cuisson au bois ou même réduite

30 septembre 2024 : cuisson 270 (électrique 1230°)

argile : rouge, uniforme, artificielle sans intérêt pour une cuisson électrique sans émail

forme : sets puehr

émail : sans mais souflettage d’oxyde de fer jaune qui a donné étrangement du bleu

réflexion : après les délices de la terre de tanba, revenir à une terre avec laquelle on n’a aucune accroche produit de la déception

29 septembre 2024 : cuisson 269 (électrique 1230°)

argile : tamba

forme : chawans. je crois avoir enfin compris la façon de s’y prendre pour les lèvres et la forme générale. utilisation d’une spatule en bambou pour les flancs

émail : aucun mais souflettage d’oxyde fer jaune et rouge puis gratounette pour retirer l’essentiel : le rouge n’a pas fonctionné

réflexion : étape importante. sensation d’avoir créé mon premier vrai « 松竹梅 ». mais manque l’aji d’une cuisson au bois
bols très légers, très fins

25 septembre 2024 : cuisson 268 (électrique 1230°)

argile : tamba. je cherchais depuis longtemps à en trouver. et j’ai pu enfin mettre la main sur quelques pains au « Tachikui Sue no Sato » dans la salle de classe où il est possible de faire « l’expérience de la poterie ».
j’aime beaucoup cette terre : fine, agréable à tourner et trimmer et polir. chouette rendu à l’électrique : très dure. le thé ne la marque pas après la première utilisation

forme : j’ai compris à quel point la légèreté de ces sets est importante et donc j’ai passé le temps qu’il faut à les trimmer. j’ai fait juste une erreur pour deux gaiwans pour leur taille : ils sont trop larges, même pour mes paluches.
l’un des couvercles en V est trop haut. plat c’est mieux. et sans doute avec un bouton un peu plus haut pour ne pas se bruler lors du versement (et donc du maintien du couvercle).

émail : pas d’émail mais souflettage d’oxyde de fer jaune épais. le rendu est chouette sur cette argile polie car subtil, se remarque à peine. le soufletage crée une texture métallique légère.

cuisson : j’ai doublé le temps de montée à 500 et le keep à 1230 (40mn au lieu de 20)

note : ce set se rapproche de ce que j’ai en tête. content de cette cuisson. sentiment rare pour ne pas le partager ici.

19 septembre 2024 : cuisson 267 (électrique 1230°)

argile : №74 朱泥 de e-nendo (basé à shigaraki) : un « vermillon » en oxydation très compacte une fois galetée, très plastique, qui fait penser aux ustensiles de thé de tokoname et chinois cuits sans émail.

forme : comme actuellement mon but est simplement de trouver la terre rouge qui me convient je ne me soucie pas de formes et crée de petites séries de 3 sets pour chaque cuisson.
mais cette question de la forme pour ces sets de thé pour le 茲茶 (konocha : le thé de ce-monde-là) me préoccupe.
la forme nait de la fonction. et si la fonction des sets n’est pas comme dans le 玄茶 d’être des instruments liturgiques de communication vers un au-delà, uniques comme des âmes individuelles, alors la question de la forme (et son éventuelle sérialisation) se pose de façon radicalement différente.


– gaiwan plutôt que petite théière : si la fonction est l’infusion flash multiple et son appréciation continue alors le gaiwan est plus adapté que la petite théière pour voir l’évolution des feuilles, apprécier les parfums, les couleurs. le gaiwan doit être alors le plus large possible avec une petite contenance (environ 100ml), conçu ergonomiquement pour ne pas brûler les doigts : larges rebords mais pas trop large pour que les doigts (pouce et annulaire) ne soient pas trop écartés, l’épaisseur la plus fine possible pour créer un effet d’élégance sans sensation de fragilité lors d’une utilisation répétée quotidienne, la plus légère possible. ces contraintes laissent peu de place pour des formes ou des charges sortant de ces fonctions. la forme finale est donc très simple. la seule chose qui caractérise mes pièces pour l’instant est le motif de fleur d’ume du bouton du couvercle que j’utilise également pour le pied de toutes mes pièces. la décoration (calligraphie ? dessin ? motifs estampés ? bas-relief ? textures ?) pourra venir éventuellement mais la simplicité wabicha, les pièces non émaillées (donc pas d’utilisation de la richesse des possibilités de l’émail) réduit les possibles.


– si la fonction est l’appréciation du thé alors la question de la couleur de l’argile se pose : une argile non blanche ne permet pas d’apprécier la couleur de la liqueur du thé et brouille la lecture de celle des feuilles.

– cette question conduit à celle de l’uniformité des sets : alors que l’un des grands plaisirs de chanoyu est l’assemblage, l’harmonisation de pièces différentes, un set de 茲茶 semble, et j’ai encore du mal à expliquer pourquoi, plus adapté avec des pièces uniformes, de même style. comme si elles étaient toutes les parties d’un corps unique. dans chanoyu, chaque pièce est un corps. dans 茲茶, le set est un corps.

émail : j’ai continué à tenter de recréer l’effet « cuisson au bois sans bois » de 炎の味窯 . cette fois-ci en utilisant un souffleur pour projeter deux types de bidoro. je ne suis pas satisfait du résultat (effet de projection de boues sur une voiture), et sur cette terre, les deux bidoros (l’un devait être plus jaune) ont créé un effet noir trop contrasté. une légère soufflette de shirogesho dilué n’a eu aucun effet.

notes diverses : commander et se faire livrer un petit four électrique ou gaz ou bien construire un four à bois (même petit) séparent deux mondes : la préparation du terrain, la construction du toit, le choix d’un design de four, sa construction requièrent un temps considérable et une partie des prochaines semaines sera consacré à cette tâche avec donc une baisse de production dans les pièces elles-mêmes.

12 septembre 2024 : cuisson 266 (électrique 1230°)

en allant chercher des argiles à shigaraki, je suis tombé par hasard sur des pièces de 炎の味窯 : visiblement cuites au gaz, en réduction, avec une terre rouge pailletée, une couverte dont on m’a expliqué chez maruni qu’elle pourrait être un simple shirogesho dilué (sigilatta) et un bidoro projeté de façon à simuler un dépôt de cendres dans un four à bois.
j’ai voulu recréer l’effet galactique avec l’argile de maruni la plus proche : A-4R 還元赤信楽すいひ粘土 qui donne un beau rouge bordeaux en réduction mais qui a donné chez moi un simple jaune : l’effet de mon shirogesho dilué ? manque de température ou de temps de cuisson ?
après vérification, je me rends compte que l’on m’a donné de la A-4S 還元赤信楽土 qui est en effet jaune en oxydation alors que la 4R est plus rouge en oxydation (mais moins belle en réduction…)
le bidoro « vert » a créé des zones marrons en fine couche et un vert bouteille en couche plus épaisse : beaucoup de projection sur la plaque du four. plusieurs pièces fendues ou éclatées : peut-être un effet de pièces non suffisamment sèches pour une mono-cuisson avec montée trop rapide en température.
le résultat ne correspond pas au rouge recherché (celui de ma cuisson 260)

la couleur va être totalement transformée par le culottage comme pour la transformation radicale des pièces de la cuisson 263 : après une première infusion de puehr, déjà des strates extérieures grisées. l’argile étant plus graineuse, le goût semble plus transformé par cette argile.

10 septembre 2024 : cuisson 265 (électrique 700 et 1230°)

après avoir vu un très beau bol de uraguchi masayuki 浦口雅行 dans le numéro d’automne 2024 de la revue de céramique japonaise honoho geijutsu (炎芸術) consacré au céladon contemporain, j’ai voulu tester quelques bols avec la même terre et le même émail que la cuisson précédente
j’ai juste ajouter de l’oxyde de fer (jaune) à l’éponge ainsi que des cendres de pin et 2 émaux bidoro : « sanka » oxydation et « vert sanka »
j’ai été surpris de voir à quel point la terre rétrécit à la cuisson
l’esthétique du résultat ne me correspond pas mais les bols ont un quelque chose. j’ai appliqué les mêmes règles de mise en forme pour les bols que pour les petits vases de la cuisson précédente.

07 septembre 2024 : cuisson 264 (électrique 700 et 1230°)

une série de sets gong fu cha en « céladon »
argile : maruni A-28 仁清土 qui est une terre blanche utilisée pour le kyomizu-yaki pour des décorations post-cuissons mais qui crée un bon kannyu avec l’émail sanka celadon

forme : trop rondes, trop mastoques comparées à la terre de la cuisson précédente si fine.
le manque de grâce et de légereté des sets de gong fu cha détruit la joie de leur utilisation
si chanoyu est gencha-玄茶, où le gen est l’instrument de la communication chamanique, verticale, avec un autre-monde (des dieux, des morts, des rêves, du futur), gongfucha est この世茶 (茲茶 ?) : un thé horizontal pour ce monde-ci, pour le présent, pour les vivants.
la même grâce des mouvements est libérée de l’écho d’effroi
les pièces dansent pour le sourire des yeux et des lèvres des présents
les présents ne sont pas des tenants lieux de l’arrière-monde, ce ne sont pas des enfants jouant sous la surveillance invisible de parents surhumains
les deux thés se complètent.
je ne recommanderai pas assez le travail remarquable de farmer-leaf.com pour des puerh.

une série de petits vases inspirée par des vases de sugimoto sensei (ko-bizen, ko-shigaraki, ko-iga) : en utilisant toujours la série des cinq pétales de l’ume. les vases doivent avoir les parties essentielles du tronc humain : hanches, ventre, épaule, cou
les attaches renforcent l’anthropomorphisme
ces petits vases sont les premiers objets d’une série visant à proposer des « mini-tokonoma » ™ : un espace que chacun peut créer sur un bout de planche en bois.
je pense remplacer la calligraphie par des hanko..

émail : maruni sanka seiji (celadon en oxydation) : la bouteille doit être diluée au tiers. application sinon au pinceau avec des zones plus ou moins claires ce qui peut être un effet recherché mais l’uniformité du celadon a plus d’intérêt

en couche trop épaisse, le vert devient bleu (un peu chimique)

cet émail crée un beau kannyu à l’utilisation

03 septembre 2024 : cuisson 263 (électrique 1230°)

retour à mizuo où je n’avais pas de sets pour les puehr rapportés dans mes valises
création rapide de 3 sets avec la seule terre de mon stock qui me semblait pouvoir convenir pour des sets sans émail : une maruni A1, terre de débutant « résistante au froid et la chaleur » à mesh 60.

j’ai pris beaucoup de temps à la galeter et faire des pièces très, très fines (presque sensation de papier). il y avait des effets de marbrure peut-être due à la contamination avec d’autres terres de l’atelier mais qui me semble vraiment venir de l’argile elle-même. je savais qu’elle serait blanche et donc j’ai hésité à créer des effets de couleur/coulure avec des jus d’oxyde (de fer).

l’une des assiettes de gaiwan s’est fendue en S (la plus épaisse à cet endroit)

l’un des « fair pot » (flacon d’équité : là où l’on verse le thé infusé pour stopper l’infusion et répartir uniformément la même intensité d’infusion dans les différentes tasses servies) est moche.
cela fera deux sets donc

il me manque de la technique et de la pratique pour l’ajustement des couvercles

la terre cuite n’a pas eu d’effets de « poli » notable, même sur les zones les mieux galetés.

j’ai envie de voir comment ces sets vont vieillir en s’imprégnant des tanins des thés.

je suis passé à shigaraki pour faire provision de terres à tester pour les prochains sets (rouges non émaillés / céladon / shigaraki « cendres » dans un four électrique en oxydation donc / porcelaine).
près de l’échangeur d’autoroute, on peut être accueilli dans le bâtiment de maruni (pas le magasin au centre du village) par ima-i san, un expert qui répond aux questions techniques (terres, émaux, cuissons, fours, etc).
j’ai pris l’essentiel des argiles chez e-nendo dont le mur d’exemples est toujours impressionnant.

17 août 2024 : cuisson 262 (électrique 1230°)

une cuisson bois dans le four girel de l’atelier du prunier prend beaucoup de temps (7-8h sans compter la préparation du bois) et les pièces de cette série étant très fines (appréhension du risque de collage des pièces par les cendres), nadia a accepté de cuire mes pièces à haute température dans son four électrique (mon four à gaz ne permet que des cuissons raku et pour ces sets galetés non émaillés, je souhaitais monter plus haut)

argiles :

  • RB juno : très fine et souple
  • SIO2 PRGI : fine

formes : variations pour les gaiwan, toujours présences de bec; pour les tasses de la PRGI, jeu avec les formes des tasses

le galetage prend beaucoup de temps : utilisation de découpage de feuilles de plastique épaisse (idée trouvée en regardant les vidéos de céramistes chinois)

pièces si fines crues que l’une des assiettes de gaiwan s’est brisée lors du transport vers le four

07 juin 2024 : cuisson 261 (bois 1280°)

argiles :
– un pain de « RB GE221 cendrée »
– un reste de rouge (mélange ?)

formes :

  • tests de petites théières mais c’est un vrai métier qui demande des mois de pratique avec des outils adhoc
  • sets complets : gaiwan, sous assiette, fair, 2 tasses: formes simples, toujours un peu épaisses : uniformité des sets via l’existence de « becs » sur toutes les pièces même les petites tasses

galetage/coulées de sigilata : les pièces sont collées en sortie du four donc nécessité de pièces solides ou de prendre ses précautions en les isolant ou l’utilisation de boulettes

le résultat du cendré ne me correspond pas : trop moderne, design. mais la couleur passant, se marie vraiment bien avec les vieilles planches brossées de l’ancien fumoir

24 juillet 2024 : cuisson 260 (bois 1270°)

ma recherche cet été sur le puerh (je recommande vivement farmer-leaf.com créé par un jeune français) m’a conduit à vouloir créer mes propres sets
argiles : deux restes de rouges dont probablement un « xing » ?

gaiwan formes simples déclinant l’ume, épais : ce premier set cuit au bois à l’atelier du prunier de nadia sera celui que j’utiliserai tout l’été avec plaisir

galetage, coulées de sigilata orange qui donnera un bel effet de rouille et de patine : pas d’émaillage

18 juin 2024 : cuisson 259 (électrique 700° et 1230°)

chawans d’été avec des bouilles de jizo souffleurs extérieur et le kanji 慈 à l’intérieur (calligraphie du kanji sur ipad, découpe d’une feuille plastique au laser, appliquée sur l’argile encore cuir, « bleu-qui-pue » dans l’empreinte après le biscuit pour éviter à l’émail de s’y déposer

argile rouge rustre émail shino-soba

4 juin 2024 : cuisson 258 (électrique 700° et 1230°)

troisième série de 吸壺 (kyûko) cf cuisson 256 avec une argile rouge granuleuse non identifiée mais qui se marie bien avec le soba-shino

27 mai 2024 : cuisson 257 (électrique 700° et 1230°)

deuxième série de 吸壺 (kyûko) cf cuisson 256

20 mai 2024 : cuisson 256 (électrique 700° et 1230° et recuisson)

grand choc à découvrir par sérendipité les itinate / kwandalowa du niger où les guérisseurs sont des céramistes : après le diagnostic, ils forment des pots aux formes et décorations correspondant à la maladie qui sont suspendus près du malade pour « aspirer » la maladie puis jetés (autre rituel : ablution dans le pot qui est ensuite enterré). le pot est donc un consommable

l’idée fondamentale est que la pièce n’a de valeur que pour sa fonction non-utilitaire mais « guérisseuse » de la même façon qu’un chawan ne sert pas à boire un liquide mais à conduire un rituel non-utilitaire orienté vers le plus-grand, vers le bon, le bien, le souvenir, etc. le mot-clé est « rituel ». seule la céramique ritualisée m’intéresse. le céramiste comme shaman. le céramiste est un shaman. quand il a perdu sa connexion avec cette fonction, il perdu son âme.

j’ai donc immédiatement voulu créer mes vases-aspirant en imaginant le rituel suivant : non pas des pots à usage unique mais des vases qui peuvent être « assainis » après leur utilisation de guérison.

il n’y a évidemment pas besoin de « croire » en la succion du mal par le vase. mais toute situation de soin est aidée par la stimulation des ressources d’auto-guérison du corps. ces ressources sont le plus souvent activées par un script social. l’effet placebo est l’activation de ces ressources. si au sein d’une famille, ou pour une personne, le rituel de ces vases aspirant suscite, même à très faible intensité, l’activation des ressources d’auto-guérison du corps, alors le vase « marche ». ce qui active, c’est le rituel. d’où l’importance de créer le script de ce rituel.

le vase non utilisé sera conservé dans une boite spéciale (fermé par une couleur ou des calligraphies spéciales, façon sanskrit) et un tissu spécial et si possible dans un lieu éloigné de la vie courante de la maison.
lorsque le vase sera utilisé, il sera placé, vide, près du malade en position couchée, sa « bouche » proche ou orientée vers la douleur ou le symptôme.

des mots seront prononcés (petite prière informelle) pour demander au vase de faire son office.

quand le malade se portera mieux, alors le vase sera « purifié » en le plaçant de façon verticale, avec de l’eau et des fleurs, placé en pleine lumière, le temps jugé nécessaire pour que tout le mal qu’il a aspiré « sorte » de lui.
puis remisé dans son tissu et sa boite

au départ, je pensais faire des vases à usage unique

je n’ai donc pas émaillé l’extérieur en utilisant une terre qui nue était noire et que j’anticipais, cuite, noire mais qui s’est avérée… blanche

j’ai donc recuit une troisième fois plusieurs vases avec un extérieur en soba-shino

je n’ai aucune expérience pour ce type de pièces et la façon dont je les ai déformées ne me permettait pas de les trimmer pour les alléger.

ces vases sont donc lourds – ce qui est plutôt un atout pour leur fonction d’aspiration. leur masse a pris énormément de temps à sécher et certains ont craqué du fait de leur paroi trop épaisse.

je les ai déformé en appliquant des variations de 5 (pétales d’ume) et l’assymétrie systématique ainsi que forme « rustre ».

j’ai gravé sur plusieurs d’entre eux le kanji 吸 (qui signifie aspirer) en utilisant un type de caractères chinois antique. l’existence d’un symbole de ce type leur confère immédiatement une adéquation pour leur fonction.

j’appelle ces vases des 吸壺 (kyûko)

セレンディピティによって、ニジェールのイティナテ/クワンダロワを発見し、大きな衝撃を受けました。そこでは、治療師が陶芸家であり、診断後に病気に対応する形状と装飾を持つ壺を作り、それを病人の近くに吊るして病気を「吸収」し、その後壺を投げ捨てます(別の儀式としては、壺に水を入れた後、それを埋めることもあります)。この壺は消耗品なのです。 基本的な考え方は、茶碗が液体を飲むためのものではなく、より大きなもの、善、美、記憶などに向けられた儀式を導くものであるように、壺も非実用的な「癒し」のための機能を持つということです。キーワードは「儀式」です。儀式化された陶芸だけが私を引き付けます。陶芸家はシャーマンであり、シャーマンである陶芸家はこの機能との繋がりを失ったとき、彼は魂を失うのです。 したがって、私はすぐに、次のような儀式を想像して、吸収する壺を作りたいと思いました:使い捨ての壺ではなく、治癒のために使用された後に「浄化」できる壺です。 当然のことながら、壺が病気を吸収することを「信じる」必要はありません。しかし、どのような治療の場面でも、体の自己治癒資源の刺激が助けになります。これらの資源は、ほとんどの場合、社会的なスクリプトによって活性化されます。プラセボ効果はこれらの資源の活性化です。家族の中で、または個人にとって、この吸収する壺の儀式が体の自己治癒資源を、たとえわずかな強度であっても、活性化させるならば、その壺は「効果的」です。儀式が活性化するのです。したがって、この儀式のスクリプトを作成することが重要です。 使用されていない壺は、特別な箱(特別な色や書道のようなサンスクリット語で閉じられたもの)や特別な布で包み、できれば家の普段の生活から離れた場所に保管されます。 壺が使用されるとき、それは空の状態で病人の近くに、口を痛みや症状に向けて置かれます。 いくつかの言葉(簡単な祈り)が壺にその役割を果たすように頼むために発せられます。 病人が良くなったら、壺は垂直に置かれ、水と花を入れて、すべての吸収した病気が「出る」まで必要な時間だけ光の中に置かれて「浄化」されます。 その後、布と箱に戻されます。 最初は使い捨ての壺を作ろうと考えていました。 したがって、黒い素地を使用し、外側を施釉しなかったのですが、焼成後に白くなりました。 そのため、外側を蕎麦志野で三度目の焼成をしました。 このタイプの作品に経験がなく、変形させた方法がトリミングを妨げ、軽量化できませんでした。 これらの壺は重くなり、その重量は吸収機能にとってはむしろ利点です。その質量は乾燥に非常に長い時間を要し、一部は壁が厚すぎて割れてしまいました。 これらの壺は、5つの(梅の花びら)変動を適用し、対称性を持たず「粗野」な形状に変形させました。 いくつかの壺には、吸収を意味する漢字「吸」を古代中国の文字タイプで刻みました。このようなシンボルが存在することで、壺の機能に即していることが即座にわかります。 私はこれらの壺を「吸壺(きゅうこ)」と呼びます。

13 mai 2024 : cuisson 255 (électrique 700° et 1230°)

argile : bizen

émail : soba shino quelques bols avec cendres de pin rouge à l’extérieur

formes : des chawans formels (sans gassho ou autre variation) avec dai incorporé

7 mai 2024 : cuisson 254 (électrique 700° et 1230°)

argile : bizen

émail : soba shino et cendres de pin rouge et cendres du poele de mizuo

formes : grands bols pour la cuisine, futaoki (avec les trois kanji du roman 慈 : 玄 茲 poinçonnés à partir de hanko créé à partir de ma cnc )pour la chashitsu et mizusashi

l’émail de cendres rend des résultats intéressants sur la bizen mais ce n’est pas mon univers. les cendres sur la shino deviennent quasi-invisible et le soba-shino sur les cendres peu harmonieux

22 avril 2024 : cuisson 253 (électrique 700° et 1230°)

argile bizen

émail : soba shino

assiettes pour la nouvelle cuisine de mizuo avec le kanji 慈 faisant référence à l’écriture du roman en cours qui prend l’essentiel de mon temps de création ce printemps

quelques petites vases sous forme de bouteille de sake (la sortie des fleurs du nouveau jardin invitent les mains du céramiste), l’un encré pour créer du kannyu : l’encrage au noir est vulgaire comparé à un brun fin

8 avril 2024 : cuisson 252 (électrique 700° et 1230°)

la vue des bols sourires (voir la cuisson précédente) faits pour être pris en main les yeux fermés peut donner le sentiment d’être gâchée par les gros traits caricaturaux des visages.

(les bols sont tous construits avec les mêmes déformations basés sur le chiffre 5, les 5 pétales de l’ume : cinq coups de pouce à l’intérieur, vers la base, vers le haut, cinq pinçages irréguliers sur les lèvres, cinq coups de pouce sur l’extérieur, sur la hanche; pied en fleur d’ume et noeud de bambou)

tentative alors de placer les visages sourires…. dans les bols.

mais mauvais timing d’application et problème de séchage, les visages ont gercé

un bol tentative de sculpture par retrait de matière sans déformation initiale

04 avril 2024 : cuisson 251 (électrique 700° et 1230°)

poursuite de l’exploration des bols sourire 笑碗 (argile bizen, émail soba-shino) avec utilisation de deux petits boudins pour les yeux pour éviter une fente trop fine recouverte par l’émail épais.
pas de dilution d’émail cette fois pour éviter l’effet raté de la cuisson 249

les bols peuvent apparaître mastoques, simplets sur les photos mais ils sont moins faits pour être vus que pour être tenus dans les mains : on joue avec le visage comme un aveugle, ou compte tenu de la taille comme avec un chat ou un chiot qui accepte de se laisser masser dans une détente et une confiance absolue.

le contact avec le bol devient alors bien plus fort que celui qu’on peut avoir par la vue. l’attachement, la connexion au bol, la connivence plus intime. sensation d’adoption. et la série devient comme une portée.

une petite tasse sans motif hors le pied avec 慈, toute simple, à peine déformée, mais qui m’émeut sans que je puisse expliquer pourquoi

l’avantage du soba-shino, c’est qu’il prend un très beau kannyu lors de son utilisation avec différents thés

25 mars 2024 : cuisson 250 (électrique 950°)

rangement des différentes caisses d’anciens bols.
retrouver notamment une série d’akaraku jizowans qui ont bullé car cuits trop chauds
donc les recuire (en travaillant à la fraiseuse droite les coulures sur les pieds au préalable) à 950° et en encrer quelques un pour faire ressortir le kanyu, en calligraphiant sur le côté un 慈 indéchiffrable, mais l’important est qu’il soit là comme intention

18 mars 2024 : cuisson 249 (électrique 700° et 1230°)

suite à la visite de l’exposition enku à osaka, création de bols « enku » en bizen-shino-soba

l’entaille pour les yeux fermés étant fine, j’ai dilué très fortement le soba-shino pour l’extérieur du bol : un seul bol est ressorti blanc alors que c’est ce que je visais.

deux façons de créer les bols : soit par déformation lorsque la terre est à la bonne consistance, soit par ajout de terre.
l’ajout est plus agréable dans les mains mais les bols déformés semblent plus doux à l’oeil.

14 mars 2024 : cuisson 248 (électrique 700° et 1230°)

suite de la création d’un set pour la nouvelle cuisine dont 2 grands bols à ramen.

même terre bizen et même émail shino soba que la précédente cuisson

depuis février je travaille à une fiction autour de 慈 et j’ai donc créé un sceau avec ce kanji appliqué au fond des bols
l’émail soba-shino épais a recouvert l’empreinte

après la découverte des headpots romain sur youtube, création d’un premier bol à tête malheureusement fendu au fond mais qui mériterait un kintsugi

12 mars 2024 : cuisson 247 (électrique 700° et 1230°)

après un an de travaux de rénovation, enfin pouvoir rester dans la maison de mizuo et retrouver la routine de l’atelier

pour me refaire la main après plus de trois mois d’interruptino, création d’un premier set pour la nouvelle cuisine : terre de bizen et émail soba-shino épais

aucun souci de poids et pieds plus larges que pour les chawans

cuisson de deux vases-têtes restant de l’automne dernier (après la visite au musée de séoul et l’inspiration par un vase-sculpture)