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les feuilles en hiver
comme des singes
pendus aux arbres
杲
entendre le fier
en hiver
杲
la neige qui fond en décembre
杲
le piaillement d’un chien qui marche sur une épine
杲
le voisin de la maison
qui laisse sa furin-風鈴 en hiver
杲
entre deux torii rouge et noir
une chatte
qui offre son ventre blanc au soleil
杲
à fushimi
si tu ne montes pas à ton rythme
comment veux-tu monter
au rythme dans ta vie
杲
à fushimi
tous les renards invisibles
杲
un petit vieux rond
qui marche comme un alcoolique
une bouteille de thé vert à la main
杲
un jeune femme à vélo
qui vérifie si l’on voit sa culotte
sous sa jupe courte
杲
une grue qui marche
les mains dans ses poches
杲
la vie comme un pèlerinage
où l’on n’aurait pas fait tous les temples
杲
le vent dans l’arbre du temple 87
杲
les calendriers distribués par les artisans
杲
le tashikani-確かに
des japonais
杲
la femme qui s’ouvre comme une fleur
et l’homme qui lui donne ce qu’elle attend
杲
le betsuni-別に
des japonais
杲
les petites montagnes
d’épines de pin
杲
un kimono sur la plage
杲
les feuilles de momiji
qui entrent à l’intérieur de la maison
comme des fourmis
杲
le pot de miel qui disparaît dans l’hojicha
l’hiver
杲
quand l’hiver donne un aspect
vieille photo jaunie
à l’automne
杲
identifier dolly’s dreaming and awakening
de theodor oesten
杲
un français qui n’a plus à parler
杲
les japonais qui préparent leur valise
un mois à l’avance
杲
les matins de momiji parfait
杲
anniversaire
un cactus
deux kairanban-回覧板
杲
les grosses écharpes blanches
des lycéennes maquillées
杲
les arcs-en-ciel la nuit
杲
au-dessus du torii
un avion dans le ciel
杲
dans la dernière semaine des momiji
à onze heures
杲
un restaurant où l’on ne reste pas très longtemps
où ce n’est pas forcément très bon
mais dont le plat nous reconnecte
avec une part essentielle de nous-même
杲
les femmes qui parlent
à leur tout petit enfant
qu’elles portent sur leur ventre
alors que l’enfant
regarde au loin
ailleurs
杲
des navets gros
comme des boules de bowling
杲
une très belle boiteuse
杲
les grand-mères qui balaient
les marches des sanctuaires
杲
les jeunes femmes qui sortent
un immense miroir jaune
en attendant le feu rouge
杲
tous les yuzu
qui ne seront jamais cueillis
杲
le deuil des personnes qui ont vécu
deux cent ans avant nous
杲
tous les arbres tombés
dans une forêt non entretenue
杲
le retard des momiji
faute de froid
杲
la petite collégienne
qui porte devant elle
un immense étui
et qui le tapote
comme si elle jouait de pistons
杲
s’incliner
devant un souvenir
杲
quand les champs de fruits
font de plus belles couleurs
que les champs de fleurs
杲
une grand-mère prie devant des jizo dans le froid
de la vapeur blanche sortant de sa bouche
杲
les trois fleurs blanches
l’ume, le sarusuberi et le sazanka
杲
les douze petits sushi sans poisson
杲
le coucher de soleil qui révèle
d’immenses toiles d’araignées
杲
deux jardiniers qui saluent le temple
avant de sortir de leur journée de travail dans le froid
杲
ne plus trouver le chemin
sous les feuilles mortes
杲
oui
je vais à la cascade
杲
les baies vitrées de l’autobus
quand on le regarde de l’extérieur
杲
le son des cintres en plastique
quand une grand-mère
range le linge sur son balcon
杲
la petite plume
blanche et jaune
à l’extérieur de la vitre
杲
les femmes riches
parfaites
si belles
et qui apparaissent si vides
杲
tous les sourires qu’on a envie d’embrasser
杲
une vie duty free
杲
le petit train des écoliers sous leur parapluie
杲
tiens pourquoi ce corbeau est blanc
ah non
c’est une mouette
杲
à l’arrière d’un bus de kyoto
une publicité pour un sanctuaire réputé
pour allonger ou couper le goen-ご縁
杲
un jardin qui n’est planté que d’arbres à épines
杲
avoir les défenses psychologiques du yuzu
杲
la mélodie annonçant que le bain est prêt
杲
balayer les feuilles à neuf heures
et pester contre les nouvelles à dix
杲
les enfants qui tombent
se relèvent
s’époussètent
ne pleurent pas
alors qu’ils ont mal
杲
on aurait envie de boire l’une
que lorsqu’il n’a plus de feuilles à l’automne
杲
on aurait envie de cueillir le thé
que lorsqu’il est en fleur à l’automne
杲
autant de pépins dans mon yuzu
que de pépins à mon arbre
杲
les feuilles jaunes des yuzu avant la récolte
杲
les graines
qui collent sur le pantalon
杲
la montée de mars dans la nuit
comme le retour d’un chat
après une journée d’évasion
杲
les enfants qui tombent et qui pleurent
杲
avoir eu peur du tonnerre
杲
l’air plus humide
près du hondô-本堂 de nanzenji
杲
les orages qui grondent
quand il fait beau
et qu’il ne pleut pas
杲
aller faire ses courses
quand plus aucun enfant
ne joue dans le square
杲
le pas lent
des salaryman
qui rentrent chez eux
杲
l’escargot
qui a tracé un très beau kana sur le sol
杲
100 yen husband
杲
matsukaze-松風
takekaze-竹風
umekaze-梅風
杲
la couleur du tissu
pour essuyer les lunettes
du céramiste
杲
la balade de la glace au chocolat
dans la nuit
杲
nos vies
comme la suie d’une chaumière
杲
poncer des bols
dans l’automne
de son nouveau jardin
杲
découvrir sous le mauvais plâtre
un sublime plafond de bambou
杲
deux jeunes filles
qui dans les derniers mètres avant le collège
étudient livre ouvert
en marchant
杲
les feuilles jaunes de l’ume blanc
les feuilles oranges de l’ume rouge
杲
le son des glands qu’on écrase dans le noir
杲
quand les oiseaux ont un cri laid
杲
une figue fraiche à température ambiante
杲
le vent qui fait tomber l’arbre
qui fait tomber l’électricité
杲
oublier puis se souvenir tous les ans
que le kinmokusei sent bo
杲
le mukade qui vient réclamer sa part de nage
杲
une feuille de momiji plus belle qu’un papillon
杲
un imper sur un samue
杲
un jardinier qui fume
dans un cimetière
杲
faire pleurer tant de kimonos
avec son shakuhachi
杲
on pourrait avoir le sentiment
que certains voisins
attendent l’automne
juste pour balayer leurs feuilles
杲
suspendre son samue de chakai
au prunier qui perd ses feuilles
pour le débarrasser de ses allergènes
杲
sortir trois mouchoirs de sa poche
杲
les grands-mères qui balancent leur sac
en attendant l’ouverture de la pâtisserie
杲
les petites filles
qui balancent leurs bras
en attendant le feu
en imaginant une chorégraphie
杲
la façon dont les artisans s’assoient au sol
comme sur un sofa
杲
il n’y a ni couple ni amis
dans la sculpture occidentale classique
杲
l’odeur de la purée de kakis écrasés sur le sol
dans son jardin
杲
l’ombre d’un papillon
traversant la rue
杲
quand la lune est trop belle
trop grosse
杲
la lune aussi parfois ne porte pas de culotte
杲
les combinis sur la route de mizuo
杲
chercher des planches pour sa cuisine
杲
émailler au soba-shino
la chevelure de sa première statue
杲
le gros papillon noir
et la petite grenouille marron
杲
la première goutte de sang
sur sa table de sculptage
杲
le petit crabe de montagne
qui court sous la pluie
dans le jardin de mizuo
杲
les plaisirs qui empêchent de dormir
杲
acheter un mini-gennô-玄能
杲
se demander ce que l’on va planter
à la place des sassa morts
杲
les moustiques qui gâchent le coucher de soleil
mais ce n’est pas grave
on a pris des photos
杲
le voyage du gros melon vert
杲
le premier septembre
où l’eau froide de la douche
n’est pas suffisamment froide
杲
évaluer la sécheresse
d’une grosse planche de quatre mètres
en la soupesant
杲
un premier enku-円空 sur sa engawa
杲
le son de la toile d’araignée épaisse
que l’on déchire avec son front
杲
couper les petits bambous morts
杲
un peu de temps
comme une pincée de gros sel
杲
un orage totalement blanc
quand on roule trop vite sur l’autoroute
杲
le bruit de la machine à râper les glaçons
杲
les moustiques sur la tombe de enku-円空
杲
les petits supermarchés japonais
qui sont des mamans qui cuisinent bien
杲
retrouver le daimonji
après une journée de pluie
杲
les jolies jeunes filles qui portent
trois ventilateurs
pour ne pas transpirer
杲
les fleurs qui ont trop chaud
et qui tombent
杲
apprécier la floraison particulière
des sarusuberi cette année
杲
même en se forçant
comme une ascèse philosophique
ne pas pouvoir supporter la bureaucratie
杲
marcher doucement
pour ne pas transpirer trop
杲
les jupes bouffantes des lycéennes en uniforme
qui rentrent à vélo chez elles
杲
le lion en cage
qui ne sait même plus ce que sait que courir
杲
mon vieil ume
qui n’a plus qu’une seule branche avec des feuilles
杲
une suzuri cassée
qui devient un kaze
杲
les douches qu’on reporte en été
pour ne pas en prendre douze
杲
le salary man en costume
qui mouille la pierre tombale
杲
le bruit des vieux insectes
fatigués par la trop grande chaleur
杲
la blue moon après les nuages
杲
sirènes aveugles
nous choisissons la terre pour plaire
sans connaître la nature de nos océans
杲
se lever à minuit
pour mettre de la glace sur sa tête
parce qu’on a marché à midi sans chapeau
杲
le jardin aussi
sent bon après sa douche
杲
comme plus personne ne porte de masque
retourner au nô
s’y endormir
comme un enfant dans les bras d’un bon parent
杲
l’ombre d’un papillon
à midi
杲
quand l’humidité
est si forte
qu’elle devient une couleur
杲
pourquoi se sont toujours les mouches
et pas les papillons
qui entrent dans les maisons
杲
les femmes qui remettent
le plis de leur robe
dans la glace
en passant devant vous
杲
les insectes de kyôto
en août
plus forts que les roulettes
de la valise dans le noir
杲
vivre comme on range et ferme une maison sans stress
杲
le soulagement
après l’annulation
d’une tension
qui n’avait pas lieu d’être
杲
ma montagne
n’est pas la plus grande
杲
la haute montagne
qui nous regarde
comme un aveugle
杲
le monde
qui nous regarde
comme une vachette
杲
faire sauter les plombs
et ne plus pouvoir remettre en route
le disjoncteur
杲
les abeilles
qui viennent inspecter
l’origine du bruit
de la sculpture
杲
parfois se sentir copeau
杲
la tristesse
à déraciner
les arbres qu’on a plantés
杲
étiquette de table
où placer l’opinel
en-dessous ou au-dessus
des baguettes
杲
les oiseaux
n’ont pas de notaire
杲
il faut un sécateur
pour enlever les épines d’une fleur
杲
le murasaki
de la fleur de chardon
杲
le tao
c’est l’âme de l’officier
qui est pris pour un caporal
par un sergent
杲
retrouver
le souffleur de vent
qui est plus que le vent
杲
des étagères pour ses outils
杲
le cou
de la vache curieuse
杲
quand la solitude
atteint un plateau
杲
une blouse par jour
qui me font oublier les présents
杲
regarder grossir les nénuphars
triste d’y voir si peu d’insectes
杲
utiliser quatre types de scie
pour ranger son garage
杲
être contraint au plaisir
d’avoir à allumer son poêle
en août
杲
quand le vent joue de familiarités
avec les grandes herbes
杲
le vent si fort
qu’il renverse le hamac
杲
regarder grossir
les fleurs de nénuphar
杲
l’odeur écœurante du fondur
qui fait fuir la grosse araignée noire
杲
vouloir marcher sous la pluie
pas de bol
c’est l’éclaircie
杲
des larmes artificielles
périmées
杲
deux lièvres
deux fouines
un renard
杲
chicken ramen
pour producteurs de reblochons
杲
la pluie a passé sa main
dans les grandes herbes
杲
le plaisir à s’extraire une écharde
de la main gauche
杲
la pluie sur les cimes
font à la montagne
des cils de femme
杲
le vent dans les pins
quand il est chaud
et monte de la vallée
杲
le son du vent dans les pins
comme une expiration de montagnard
杲
si quelqu’un crée un petit cairn
à partir de ton gros cairn
laisse-le
杲
déchirer le filet à patates
杲
s’arrêter à l’endroit
où l’on s’est assis avec les chiens
杲
d’un parking de supermarché
photographer les cimes
杲
tutoyer une ia
杲
le silence
après le passage du tour de france
杲
la caravane du tour de france
où l’enfer
qui voudrait se faire prendre
pour le paradis
杲
la dernière balade
avec des chiens qu’on a aimé garder
杲
au-dessus de la maison
s’asseoir dans le près
et regarder le paysage
avec deux chiens
杲
des papillons blancs
qui dansent
à côté de gros chiens noirs
杲
au sommet de la montagne
des scouts ont installé des draps
pour faire une scène
杲
la façon dont un chien
ajuste sa tête
après l’avoir posée sur ses pattes
杲
depuis que les chiens sont là
ne plus brûler d’encens
杲
quand on croit entendre une conversation
et que ce sont des abeilles
qui bzz très fort
杲
écouter l’orage sous sa couette
杲
attendre l’orage
comme un bûcheron attend la chute de l’arbre
杲
un chien qui fait son pipi-poucet
杲
la patience des chiens
puis leur impatience à l’heure de la balade
杲
quand un chien te rappelle
le plaisir à soupirer d’aise
杲
les chien qui comprennent
la beauté d’un paysage
杲
appeler le voisin
pour savoir si c’est bien lui
qui brûle du foin
杲
quand créer consiste
à ranger sa chambre
杲
être toujours surpris
quand les parkings point-de-vue
offrent un beau point-de-vue
杲
tous les oiseaux qui ont fait leur nid au chalet
m’en veulent d’être revenu
杲
l’argile rouge
sur la peau blanche de l’orange
杲
sortir le coussin pour le banc
et la flute
杲
l’odeur médiocre
de l’encens offert par ajari
qu’on n’échangerait contre aucune autre
杲
les tâches de vert
qui disent tout le bien qu’elles pensent
du gris du ciel
杲
la vache qui exprime
qu’il faudrait arrêter de bavarder
pendant la traite
杲
les 25 heures
entre une porte et une autre
杲
le petit sachet plastique
préparé pour trier ses pièces
dans le porte-monnaie d’une japonaise
à l’aéroport
杲
regarder la fumée
du ciel
à travers son parapluie transparent
杲
se demander quel est le nom
du chien blanc
de kawase hasui
杲
les berceuses
dont on ne comprend pas les paroles
杲
une petite grand-mère de rien du tout
qui bêche comme un bucheron
杲
le voisin qui taille son gros kiwi
杲
marcher vite pour arriver à la rivière
avant le bus
杲
faire un détour
pour le sourire d’une amie
杲
la vie
comme un hon-shirabe
杲
le bruit de ventilateur
des artisans bibendum
杲
quand la forêt continue à pleuvoir
quand la pluie a cessé
杲
une maman et sa poussette
me font coucou de la main
ah non
ce n’était pas pour moi
杲
une maiko
qui court
qui court
杲
les grand-mères qui ne masquent pas
qu’elles vous scannent des pieds à la tête
杲
l’odeur intense de miel
des fleurs de mauvaises herbes
au bord du chemin de la philosophie
杲
les p’tits éventails ronds de matsuri
distribués comme publicité
accrochés au sac à dos des vieux
qui montent au daimonji
杲
je ne sais pas ce que tu manges
mais tu manges bien
la biche
杲
les jeunes femmes enceintes de neuf mois
en t-shirt moulé
qui marchent comme des quadragénaires
杲
quand elles sont dans le gen
les femmes tirent la langue
杲
pour montrer qu’ils ne sont pas dupes du gen
les hommes tirent la langue
杲
ne pas s’identifier à l’eau
parce que sauf lorsqu’elle source
elle descend
杲
la vieille voisine aux beaux cheveux blancs
qui se rend au daimonji
les mains dans les poches
杲
le vent
dans le grand sakura
face au mon de mizuo
杲
bonheur
nom commun mais rare
synonyme
aubergine au dengaku de tenryuji
杲
la gentillesse et les sourires
des rakan d’otagi
杲
sur un très vieux smartphone
un étudiant prend une photo
d’un poster de shin-hanga
杲
les bébés
qui parlent plus fort que les adultes
杲
les grands arbres
plus que le faux sanctuaire
杲
une petite fille
à très longs cheveux
et bottes roses
qui marche sous la pluie
sans parapluie
en mâchant un chewing gum
杲
commencer à être attendri
par les petits oiseaux
杲
la mousson explique l’encens
杲
dans le train
des moinillons zens
qui portent leur chapeau de pluie
sur leur ventre
comme des femmes enceintes
杲
le plaisir à retrouver les ajisai
qu’on n’aime pas comme fleur
杲
le son du déshumidificateur
en juin
杲
le macha
sur le lecteur de cartes bleues
du magasin de thé
杲
un vieux qui gare sa petite voiture
près d’un terrain de sport
un samedi matin
juste pour entendre
les cris des lycéens qui s’entraînent
杲
le retour du parfum des prunes
ramassées dans le jardin
杲
les poteaux électriques
qui remplacent les torii
杲
les chausses des cimentiers
杲
les personnes qui aiment les pamplemousses
杲
l’ume aux petites prunes jaunes
l’ume aux grosses prunes rouges et vertes
杲
la crotte du poisson-rouge
杲
le son de l’eau du nanzenji
quand on va voir les lucioles
杲
asseoir un bouddha sur un rocher
杲
déplacer
une lanterne de pierre
杲
le son de la chaine métallique
sur la poulie du jardinier
杲
les mamans à vélo
que l’on voit sourire de loin
parce que leur petit à l’arrière
leur dit quelque chose de mignon
杲
les journaux intimes fabuleux
qui ne seront jamais lus par personne
杲
un écolier qui un jour de pluie
utilise comme parapluie
l’ombrelle de sa mère
杲
un tout petit grand-père
avec un parapluie pour deux
qui traverse la rue comme un enfant
杲
la façon dont un très jeune enfant
porté en bretelles sur le ventre par sa mère
accroche sa main gauche
à son échancrure
杲
les rizières trop pleines
un jour de trop de pluie
杲
désherber
poncer
杲
un jus de tomate
dans un coffee shop
杲
les jeunes femmes à vélo
qui pour se donner du courage la nuit
chantonne
杲
tiens
un p’tit chien avec une robe et une casquette
杲
les collégiennes qui prennent soin de leur frange
en se tapotant le front
杲
les femmes tristes
qui sourient au comptoir
du restaurant où elles mangent seule
pour ne pas montrer aux autres
qu’elles sont tristes
杲
les cartons
sous les nids des hirondelles
qui ont survécu
杲
le japonais en bob
qui essuie minutieusement
le rétroviseur de son vélo
杲
les deux coups de cloche au daimonji
qui font fuir le papillon
杲
le volume des branches
d’un jardin non entretenu pendant des années
杲
le vieux potier qui se perd dans atago
avant la pluie
杲
quand le rendez-vous à l’hôpital est court
parce que les résultats sont bons
杲
le goût du rouge
sur les lèvres de l’homme
qui a raccompagner une femme à la gare
杲
tapage matinal
quand les oiseaux sont trop nombreux
杲
les lombaires du bolier
杲
le son de la pluie que suit
le son de la fenêtre qu’on ferme
杲
l’impossibilité à ne pas devenir le rival d’un autre
杲
les premières prunes jaunes au sol
杲
chaque maladie
杲
un artisan mal rasé
avec un parapluie de petite fille
杲
repousser l’encensoir quand il est trop proche
杲
réparer son mon-門
杲
les premières fleurs blanches de yuzu
杲
le jizo avec son bavoir à motif de bus
sur atago
杲
sur la margelle d’un puit à sec
une suzuri
sèche
杲
sept heures du matin
un monsieur en costume
cherche dans son porte-monnaie
une pièce pour acheter une boisson
dans un distributeur automatique
杲
un pays où les murs coulissent
n’a pas de labyrinthe
杲
les grands-mères qui vendent des légumes
avec leur grand chapeau
dans leur kei-truck d’ohara
杲
comme une hirondelle
se reposant sur un mur
杲
les jours
où l’on n’a pas envie de marcher sous la pluie
杲
apparier des objets
comme des notes
杲
ce moment où les momiji rouges de printemps
passent au vert
杲
déplacer tendrement son oreiller
comme s’il s’agissait d’un chien
杲
la chasse des deux corbeaux
à cinq heures du matin
杲
la tristesse à voir disparaître
un vieux torii en bois
杲
la dernière shaga pour le toko
杲
perdre sa clé
dans un jardin de yuzu
杲
marchant
ne pas éviter les nouvelles feuilles de momiji
杲
le plaisir des échantillons gratuits
en mai
dans un bon magasin de thé
杲
deux pigeons qui ne veulent pas bouger
devant une voiture
杲
l’odeur exotique des roses
à kyôto
杲
de temps en temps
laver ses outils
杲
après la grande pluie
la rivière milk tea
et les ruisseaux chantilly
杲
le pays où la pluie
n’atteint pas les gens
杲
la tristesse haineuse
d’une jeune femme en fauteuil roulant
qui montre qu’elle est encore vivante
杲
de deux chutes
un tokonoma
杲
remplir son aspirateur
杲
être ambivalent quant au charbon dans le thé
杲
ne pas aimer les lunes trop jaunes
杲
les sakura de mai d’atago
杲
le pic-vert d’atago
et la biche d’atago
杲
surveiller sa première cuisson
comme on surveillerait
un enfant jouant dans le jardin
du coin de l’oeil
杲
perdre la clé de son four
杲
les glycines de montagne
dont on n’aperçoit pas les fleurs
quand on est à leur pied
杲
est-ce la pluie ou le vent
qui fait bouger les feuilles
杲
débugger une nouvelle maison
杲
une petite fille qui va à son cours de danse
et qui enlève un caillou dans sa chaussure
au feu rouge
杲
la grande pluie de printemps
qui fait descendre des sommets
les feuilles d’automne
杲
le parfum des fleurs
dans la ville après la pluie
杲
le blanc de la pluie qui ne laisse au jardin
que son vert de printemps
杲
le tronc noir de pluie de printemps de l’ume
杲
les nuits des jizo
杲
les vagues
les grosses vagues de biwako
杲
la fierté vivante d’un très vieux monsieur
杲
d’anciens livres d’art
qui n’ont jamais été ouvert
et qui sentent le vieux
杲
le son d’une grenouille dans un cimetière
杲
une lycéenne en uniforme
qui se gratte la jambe
parce qu’elle a été piquée par un moustique
杲
notre hamac est notre étoile filante
tombe autant de fois que tu te relèves
杲
les grand-mères qui arrosent leur jardin
avec un visage impassible
杲
les demoiselles qui sourient
en écoutant de la musique
dans la rue
杲
yoga yin
avant le coiffeur
杲
comme un jardin sans jardinier
杲
les bols comme visages
où l’on doit deviner les arrêtes du crâne
杲
les visages auxquels on tient
que l’on revoit après longtemps
杲
les courbes qui dansent
des femmes sans courbes
杲
la pluie du barbecue
杲
ce n’est pas l’ombre mais le gen
l’ombre n’est que l’accès au gen
la lumière tue le gen
杲
le japon ce scout
杲
des bols comme un gâteau de grand-mère
pas comme un gâteau de pâtissier
杲
la façon dont le bolier descend l’escalier
avec sa planche pleine
杲
les traces d’argile
sur l’amante du céramiste
杲
les épines du sansho
les épines du yuzu
杲
en pleine forêt
sous de vieilles branches
un monocycle bleu
杲
quand un ruisseau fait trop de bruit
杲
la montagne qui rit
杲
les ikebana
avec les fleurs de son jardin
杲
l’aurore
dans les yama-tsutsuji
杲
un mardi
être le premier
au sommet d’atago
杲
le vent d’atago
qui n’est pas le vent de daimonji
杲
la première nuit avec les mukade
杲
les kimono jamais portés
dans de très vieux tansu
杲
attraper en vol
un pétale de sakura de montagne
杲
avoir rêvé de grands arbres
et se trouver bien sous de petits
杲
la ficelle de la lampe de plafond
qu’on cherche dans le noir
杲
le son du vent dans les arbres
quand on habite en ville
杲
l’évacuation des eaux de pluie
杲
un petit chien
qui s’appelle grain de riz
dans une cage à oiseau
杲
les sakura en fleur
en forme d’akamatsu de plage
杲
attendri par la laideur
du premier pissenlit
杲
quand les sakura durent plus d’une semaine
c’est trop long
杲
sa première vraie routine de toilette
dans une nouvelle maison
杲
dans le gros mokugyo
une souris a fait son nid
杲
la couleur des tsutsuji
plus que celle des sakura
杲
le jour qui suit la pleine fleur
杲
comme un combini sans parking
杲
arroser le jardin
en émaillant
en reniflant
杲
le premier jour
des pétales au sol
杲
un coucher de soleil framboise
sur les sakura framboise
杲
sur la jambe du daimonji
un bourrasque si forte
qu’elle me fait vaciller
杲
il n’y a pas d’amour dans phèdre
杲
faire fleurir les femmes
杲
la légère trouille
à reprendre le skate
après de longs mois
杲
être l’étranger
qui regardent les étrangers
abîmer les ruines
杲
le son de l’envol effrayé
d’un couple de canards
un jour de pluie sur le daimonji
杲
les gouttes de pluie
qui font déborder les bols
dans le jardin
杲
les filles de médecin
杲
la façon dont un garçon
regarde un jouet qu’il a reçu
mais qui est encore emballé dans le magasin
杲
le corbeau noir
dans les sakura blancs
杲
l’oiseau qui vole
sur le reflet blanc du ciel
dans le plateau noir laqué
杲
les sakura
couleur ciel d’hiver
杲
aimer repartir d’une maison
avec les gâteaux
qui n’ont pas été mangés
杲
ne pas arriver à s’intéresser
aux ume tardives
杲
après les ume
être plus ému par les premières feuilles
que par les premières fleurs
杲
les magnolia
ces cimetières d’hélices
杲
les magnolia
ces oiseaux d’un jour
杲
les jeunes femmes
en kimono de diplomées
qui marchent rapidement
parce qu’elles ont honte de leur mère
杲
les tâches sur les magnolia immaculés
杲
l’ume qui ressemble à un sakura
杲
le vieux qui me dit
avec les lèvres
il fait froid
杲
les fleurs de camélia parfaites
déposées devant les jizo
杲
l’effet immédiat sur le sourire
d’un très bon oolong
杲
le mizusashi
est-ce le papa ou la maman du bol
杲
la saison des grosses fleurs de tsubaki
qui tombent sur le sol
杲
les maisons qui n’ont planté
que des ume devant leur porte
杲
les chemises blanches bien repassées
et le mouchoir noué sur la tête
杲
les biches qui essaient
de faire un bruit de souris
dans les feuilles sèches
杲
les petits oiseaux
qui font des bruits de souris
dans les feuilles sèches
杲
non
je n’ai pas pris les chips
à l’huitre
杲
un étudiant en zazen
qui sourit sur le chemin de la philosophie
杲
le wabi-sabi
c’est du lofi
杲
retrouver avec plaisir
sa détestation viscérale
de l’asebi
杲
l’aiguille de pin
sur l’ume en fleurs
杲
le dernier grain de poivre
杲
les tabi blanches du cœur
杲
les kama rouillées
qui retrouvent leur vapeur
杲
la pluie cruelle
qui fait pleurer les pétales
杲
se surprendre à dire « i love you »
à son anin-dofu
杲
juste avant la pluie
qui mettra fin aux ume
杲
être vieux de l’âge
du jaune de ses plastiques
杲
être son propre deshi-弟子
杲
se relever et allumer l’encens
car comment calligraphier sans
杲
croiser en forêt
quelqu’un qui a passé la matinée
dans un magasin de donuts
杲
sur la tête d’un shishi
un rosaire de jade
杲
le vieil ume immatériel de gosho
杲
après 13 ans
la première belle fleur
de l’ume planté
杲
un pétale d’ume sur mon engawa
杲
le vieil ume immatériel
杲
les fleur d’ume
comme des mains de danseuse ouvertes
杲
un étudiant
qui mouche son allergie
en gasshô
杲
la brutalité
de la délicatesse
杲
deux pots
de sashimi yuba
杲
vue de biwako
d’un septième étage
杲
simultanément
le lièvre et la tortue
杲
la télé
dans un bouiboui du midi
杲
les jours où on salue
la cascade
杲
la fleur d’ume
comme un chaton sur le dos
杲
sur un toit au loin
des vêtements qui sèchent au vent
comme des drapeaux
杲
derrière un corbillard noir
trois taxis noirs
杲
le bleu de biwako
un beau jour d’hiver
杲
avoir du mal à ne pas courir
pour traverser au feu vert
杲
le son du vent d’hiver
杲
l’envie de mettre un parapluie
sur chaque fleur d’ume
杲
laver son cœur
à la main
杲
un ume en fleurs
à la campagne
n’est plus totalement un ume
杲
quand l’eau du tsukubai
est pleine de glaçons
杲
de son corps
protéger les bols biscuités
des gros flocons de neige
杲
chercher des yeux
l’ume qui sent si bon
et ne pas le trouver
杲
le fils
qui doit sauver
son père
杲
la grosse fleur de tsubaki
étalée au sol
comme une méduse
杲
les ume blanches
qui elles aussi
préfèrent le coucher
杲
la vieille maman
le vieux papa
et la vieille fille
sous leurs grands parapluies transparents
neufs
杲
les jeunes filles
des ports du sud
杲
le curage annuel
du canal
du chemin de la philosophie
杲
les tsubaki sous la neige
les orangers sous la neige
les ume sous la neige
杲
après la neige
le pins ont la goutte au nez
杲
le phénix y laisse des plumes
à chaque fois
杲
les trois amis de l’hiver
sous la neige
杲
les fleurs de lys
le rouge ferrari
les miroirs d’or
杲
la petite fille qui monte au daimonji
avec un ukelele rose
dans son sac à dos
杲
le père
son fils
et le petit-fils
qui arrivent au daimonji
杲
une mouche noire
dans les ume
杲
le pigeon
qui fait semblant de se dépêcher
杲
ferment et
levure
de l’histoire
杲
faire sa balade
lentement
杲
au couchant
les lettres d’or du temple
gravées dans le bois sombre
杲
les premiers ume
suspension de neige
杲
le livreur de journaux
qui délivre la nuit
杲
ouvrir son corps au self-healing
杲
comme un sushi
qui aurait roulé
sur son envers
杲
ceux qui se retournent à moitié
et saluent d’un quart
après le torii
杲
le prêtre
aux yeux éteints
par la nuit de setsubun
杲
les frets de la vie
sur la pulpe de l’âme
杲
le nouveau coussin
pour le bol à prière
du daimonji
杲
une jeune femme qui
au sortir de la banque
inspecte lentement son carnet de compte
杲
la façon dont la neige se dépose
sur les noirs des branches d’ume
et sur le vert du pin rouge
杲
les névés du jardin de kyôto
杲
les jeunes chiots renifleurs de kix
杲
la stupeur à se retrouver dans un avion
rempli de gros vieux
杲
quand le givre remplace la neige
sur les pins
杲
le dernier coup de bâton
sur le cairn enneigé
杲
monter dans la pente en canard
杲
l’artisan qui peut réparer ses erreurs
杲
les dentistes qui ne mentent pas
杲
l’odeur de la poix
après vingt lavage de mains
杲
quand il fait trop froid
trop blanc
pour lancer le four le dimanche
杲
les paillettes d’or de la neige
dans le coucher à moins dix
杲
courir en montagne
dans la pente enneigée
qu’on a montée
杲
quand le cairn est plus petit
que la crête enneigée
杲
quand on touche l’arbre
et qu’il s’ébroue
杲
la branche de pin
pénitente sous la neige
杲
le bruit du sable
sous le coupe-ongle du bolier
杲
la buche couverte de flocons
que l’on met au poêle
杲
enlever ses lunettes
pour marcher un jour de neige
杲
quand le vent
jaunit les flammes
杲
l’origine du noir de la poix
杲
la corvée de petit bois
quand elle devient joyeuse
杲
un bol qui aurait à vingt degrés
sa couleur de mille degrés
杲
est-ce toi la fouine
qui est venue pisser
sur mon palier ?
杲
les traces du lièvre
fuguant avec les miennes
杲
quand l’hiver fait enfin
de toute la montagne
un cairn
杲
le hamac près du poêle
杲
les trois bûches du matin
杲
ajouter de l’ocre
à l’argile
杲
les traces d’argile
sur la porte du bolier
杲
l’eau froide de la gouille
pour les mains du bolier
杲
se surprendre à aimer
l’épandage d’alpage
杲
nettoyer l’opercule
d’un yaourt au soja
d’un seul coup de langue
杲
des chauve-souris
en janvier
杲
l’art
comme du petit bois
杲
le son du petit bois
qui tombe du billot
杲
les matins sans nuages
où les levers ne sont pas oranges
杲
gonfler un sac en papier
pour l’éclater
杲
se surprendre à monter très vite au cairn
杲
les jours qu’on oublie
杲
le silence
après les feux d’artifice du nouvel an
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