和漢朗詠集-wakan roeishū 161 : la clim zen

不是禪房無熱到
但能心靜即身涼

bù shì chán fáng wú rè dào
dàn néng xīn jìng jí shēn liáng

これ禅房に熱の到ることなきにはあらず
なれば即ち身も涼し
ただ能く心静か

これ ぜんぼう に ねつ の いたる こと なき には あらず
なれば すなわち み も すずし
ただ よく こころ しずか

ce n’est pas que la chaleur n’arrive pas dans la chambre du moine zen
dès que l’esprit devient calme, le corps aussitôt se rafraichit

la chaleur entre aussi
dans la cellule du moine
mais si l’esprit est calme
le corps ressent le frais

la chaleur de l’été pénètre bien la chambre du moine zen (chan), mais parce que son esprit est tranquille, son corps ressent la fraîcheur.
Le poème illustre la doctrine selon laquelle l’âme en paix transforme la perception même du monde sensible.
La souffrance et l’inconfort sont une réalité universelle.
Le secret n’est pas de changer le monde extérieur (qui est souvent hors de notre contrôle), mais de transformer son monde intérieur. Le terme « cœur » (心, xin) en chinois désigne à la fois le cœur, l’esprit et l’âme.

attribué à 白居易 (bái jūyì, 772-846), que les japonais lisent haku kyo’i ou 白楽天(はくらくてん)haku rakuten

  • Ce poème en deux vers n’apparaît pas dans le Bai Juyi Quanji (《白居易全集》), les « Œuvres complètes » de Bai Juyi, qui sont pourtant très bien conservées et extensive
  • Les œuvres de Bai Juyi qui nous sont parvenues sont volumineuses et ont été soigneusement compilées de son vivant même. L’absence de ce distique dans ces sources canoniques chinoises est un indice très fort qu’il s’agit d’une attribution tardive ou erronée.

Le poème est en réalité une citation d’un texte bouddhiste. On le retrouve, par exemple, dans des commentaires ou des recueils de paroles de maîtres Chan (Zen). L’idée que « la quiétude du cœur apaise les sensations du corps » est un lieu commun de la spiritualité bouddhiste chinoise.

Il est fort probable que ce distique soit :

  1. Une paraphrase d’un sutra ou d’un enseignement : Il résume parfaitement une idée centrale du Bouddhisme Chan.
  2. Un vers composé par un moine ou un lettré anonyme dont la paternité a été, par la suite, glorieusement attribuée au grand Bai Juyi pour lui donner plus de poids.

Plusieurs raisons expliquent cette attribution :

  • Style et thème : Bai Juyi était connu pour sa poésie au langage clair, direct, et souvent teintée de philosophie bouddhiste dans sa vie tardive. Ce poème correspond parfaitement à cette image. on dit qu’il retravaillait ses poèmes jusqu’à ce que sa servante puissent les comprendre
  • Autorité culturelle : Associer un vers si profond et populaire à la plus grande figure poétique de l’époque renforçait son prestige et sa légitimité au Japon.
  • Erreur de transmission : La transmission des textes chinois au Japon était complexe. Un fragment anonyme cité dans un contexte associé à Bai Juyi a pu, avec le temps, être considéré comme étant de sa plume.

English

It is not that heat does not reach the Zen monk’s chamber.
As soon as the mind becomes calm, the body at once feels refreshed.

Heat also enters the monastery,
but if the mind is quiet,
the body feels cool.

The summer heat penetrates the monk’s chamber, yet because his mind is tranquil, his body experiences freshness.
This poem illustrates the doctrine that a peaceful heart transforms the perception of the sensible world.
Suffering and discomfort are a universal reality.
The secret is not to change the outer world (often beyond our control), but to transform the inner one.
The Chinese word “心” (xīn) refers at once to heart, mind, and soul.

Attributed to Bai Juyi (772–846), read in Japan as Haku Kyoi or Haku Rakuten (白楽天).

Yet this distich does not appear in the Bai Juyi Quanji (《白居易全集》), the poet’s “Complete Works,” which are extensive and carefully preserved. Its absence from these canonical Chinese sources strongly suggests a late or mistaken attribution.

In fact, the lines originate from Buddhist texts. They are found, for example, in Chan (Zen) commentaries and collections of sayings. The idea that “the calm of the heart soothes the body” is a common theme in Chinese Buddhist spirituality.

It is most likely:

  • A paraphrase of a sutra or teaching: neatly summarizing a central Chan Buddhist idea.
  • A verse composed by an anonymous monk or scholar, later attributed to Bai Juyi to lend it greater authority.

Reasons for the attribution:

  • Style and theme: Bai Juyi was famous for clarity of language and for Buddhist themes in his later life. The verse fits that reputation. He was said to polish his poems until even his servant girl could understand them.
  • Cultural authority: To associate such a profound verse with the greatest poet of the Tang dynasty increased its prestige, especially in Japan.
  • Transmission error: Anonymous fragments cited in contexts related to Bai Juyi could, over time, be assumed to be his own work.

日本語

禅僧の房に熱が届かないわけではない。
しかし心が静まれば、身はすぐに涼しさを覚える。

炎暑も禅寺に入り込む。
けれども心が安らげば、
身は涼やかに感じる。

夏の熱気は確かに禅房を満たす。だが心が静かであれば、身体は涼を覚える。
この詩は「心の平安が感覚の世界を変える」という仏教の教えを示している。
苦しみや不快は普遍的な現実である。
秘訣は外の世界を変えることではなく(それは多くの場合制御できない)、内なる世界を変えることにある。
中国語の「心(xīn)」は、心臓、精神、魂を同時に意味する。

この詩は**白居易(772–846)に帰され、日本では白楽天(はくらくてん)**とも呼ばれる。

しかし、この二句は『白居易全集』には見えない。彼の作品群はきわめて充実し、かつ生前に整理されているため、この欠落は遅れたあるいは誤った帰属を強く示唆している。

実際にはこの句は仏典に由来し、禅の注釈書や語録の中に見られる。「心の静けさが身体の感覚を和らげる」という思想は、中国仏教における常套句である。

おそらくは:

  • 経典や法語の要約。
  • 無名の僧や文人による作を、後に白居易へと帰属させたもの。

帰属が起こった理由:

  • 作風と題材:白居易は晩年、仏教的主題を簡明な言葉で詠んだことで知られる。この句はそのイメージに合致する。彼は「下女にも理解できるまで」推敲したと伝えられる。
  • 文化的権威:唐代最大の詩人に結びつけることで、この句の権威と人気が高まった。日本でも尊ばれた。
  • 伝承上の錯誤:白居易関連の文脈で引用された匿名句が、後に彼自身の作と誤解された可能性がある。

中文

并非禅房不受暑热,
但若心能安静,身体便即感凉。

炎热也进入寺院,
然而若心静,
身便觉清凉。

夏日的酷热确实渗入禅房,但因僧心安定,身便感到清凉。
此诗说明一个佛理:宁静的心能改变对感官世界的感受。
痛苦与不适是普遍的事实。
诀窍并非改变外在世界(往往不可控),而是转化自己的内心世界。
汉字“心(xīn)”同时意味着心脏、精神与灵魂。

此诗常归于白居易(772–846),日本称白楽天(はくらくてん)

然而,这两句并未见于《白居易全集》。白居易作品卷帙浩繁,且多在其生前已整理,因而此缺失强烈表明这是后世或误传的归属。

实际上,此诗出自佛典,在禅宗注疏或语录中常见。“心静则身凉”的观念是中国佛教思想中的常见语。

极可能是:

  • 对佛经或教义的意译。
  • 无名僧侣或文人之作,后被冠以白居易之名以增其声望。

产生这种归属的原因:

  • 风格与主题:白居易晚年诗作清浅直白,多带佛理,此诗正合其形象。他常言要写到“使婢女亦能解”。
  • 文化权威:将此等深刻之句归于唐代大诗人,更显其权威,尤其在日本流行。
  • 传抄误会:无名句子在白居易相关语境中被引,久而久之便被视为其作。