flaubert et la calligraphie asiatique

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– je reste stupéfait par les asiatiques qui apprennent et pratiquent leur calligraphie à partir de textes dont ils ne comprennent rien. comment peut-on chercher la beauté avec les signes sans se soucier de leur signification ?

– flaubert

– pardon ?

– est-ce que tu te soucies des personnages, de l’histoire, du sens des romans de flaubert ?
la cellule où il travaille la beauté comme une pierre précieuse, c’est la phrase française.
et si l’équivalent de sa case de la calligraphie, son masu-升, c’était la phrase.
le contenu de la phrase est indifférent, arbitraire.
et à partir de cette forme arbitraire, flaubert cherche à en extraire une beauté faite de flow, de rythme, de lignes et d’associations de mots et de structures élégantes.
il l’interprète comme ella interprète un standard.
tu peux ne pas parler anglais et être ébloui par la beauté du chant d’ella.
tu peux n’avoir aucun intérêt pour le vide des histoires de flaubert et être ébloui par sa lumière éternelle.
autant qu’un japonais devant un senjimon.